Une croissance toujours aussi soutenue
L’économie tanzanienne devrait rester sur un rythme de croissance soutenu, mais le pays est appelé à faire face aux disparités régionales en multipliant les projets de développement dans le milieu rural.
Malgré un léger repli, la croissance de l’économe tanzanienne devrait rester dynamique en 2016. Après avoir réussi à maintenir sa cadence à 7,5% en 2015, le PIB de la Tanzanie est projeté à 7% durant l’année en cours. Telles sont les prévisions de la Banque centrale tanzanienne. Selon le gouverneur de cette institution publique, Benno Ndulu, cette croissance devrait se maintenir durant les années suivantes grâce notamment à l’amélioration des performances du secteur industriel. «Cela s’explique en partie par la croissance de nos exportations», a-t-il déclaré récemment. Pour ce pays de l’Afrique orientale, les exportations reposent essentiellement sur les richesses de son sous-sol. En effet, la Tanzanie est le quatrième producteur d’or en Afrique.
Inclusion
Concernant les autres indicateurs macro-économiques, on estime que le taux d’inflation pourrait rester «sous la barre des 10%» sur l’ensemble de l’exercice 2016. En 2015, le déficit du compte courant du pays s’est limité à environ 8% du PIB, contre 13 à 14%, durant les années précédentes. Cela dit, il faut noter que dans ce pays, l’inclusion spatiale demeure un problème, principalement du fait des disparités régionales. Les régions les plus pauvres sont essentiellement rurales et leur économie nettement moins diversifiée. L’agriculture domine l’activité économique dans ces zones et se caractérise par une faible productivité et des emplois mal rémunérés. En conséquence, par rapport à Dar-Es-Salam, la région la plus riche, le revenu par habitant y est divisé par plus de deux et le taux de pauvreté y est huit fois supérieur.
110 millions pour l’électricité
Pour amplifier son inclusion spatiale, la Tanzanie doit développer des sources de revenu pour sa population rurale. C’est dans ce contexte que le gouvernement a reçu un financement de 110 millions de dollars de la Suède et du Royaume-Uni pour soutenir l’électrification des communautés rurales. Ces fonds participeront à l’électrification des zones rurales à travers la mise à disposition de mini-réseaux électriques et de solutions solaires autonomes. Le financement sera mis à la disposition du Fonds tanzanien d’énergie rurale (REF) sur une période de 5 ans. La Tanzanie a actuellement un taux d’électrification rurale de 21%. Le pays, qui enregistre un déficit énergétique de 1.000 MW, a pour ambition de porter sa capacité énergétique, de 1.400 MW présentement, à 10.000 MW, d’ici à 2025.
Défis de la bonne gouvernance
Coface estime que le classement de la Tanzanie, selon les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale, «est globalement comparable à celui de ses pays voisins d’Afrique de l’Est». Toutefois, poursuit Coface, les performances du pays se dégradent en matière d’efficacité du gouvernement (151e en 2013 contre 132e en 2010), de liberté politique (124e contre 115e) et surtout de lutte contre la corruption (164e contre 135e). Pour sa part, le rapport sur les perspectives économiques en Afrique, note que «l’exclusion spatiale est forte en Tanzanie, principalement en raison de disparités régionales». Dans ce contexte, des mesures stimulant la productivité agricole, ainsi que des investissements dans l’infrastructure rurale et l’amélioration de la connectivité entre zones rurales et zones urbaines, pourraient remédier à ce problème.