Plaine du Saïss : un contrat d’exploitation de 30,4 MDH pour l’irrigation

Face à la surexploitation de la nappe phréatique, la sauvegarde de la plaine du Saiss se concrétise. La tutelle lance en effet un projet de 30,4 MDH pour piloter l’exploitation du nouveau réseau d’irrigation. Cette première phase assurera la distribution d’eau pour une superficie de 10.000 hectares de terres agricoles.
Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a initié un projet dans le cadre de l’assistance technique à l’exploitation et à la maintenance des infrastructures de la première phase du projet d’aménagement hydro-agricole de la plaine du Saïss.
Cette étape concerne la gestion des installations d’adduction et du réseau de distribution d’eau sur une superficie de 10.000 hectares. Cette opération marque une phase active dans la mise en œuvre de ce programme structurant pour la sécurité hydrique et le développement agricole régional, dont la finalité est de préserver les ressources en eau souterraines, et ce, en fournissant une source alternative pour l’irrigation.
Un contrat d’exploitation de trois ans pour la première tranche
L’appel d’offres ouvert à l’international porte sur un marché dont le coût des prestations est estimé à 30,4 MDH. Le responsable du projet aura pour mission d’assurer une assistance technique complète pour le suivi et la gestion des installations.
Les prestations comprendront l’ingénierie d’exploitation, l’encadrement des équipes sur le terrain, la surveillance continue des ouvrages ainsi que la maintenance préventive et curative des équipements. L’objectif est de garantir un fonctionnement optimal et durable des infrastructures dès leur mise en service.
Un enjeu de 100 millions de mètres cubes d’eau par an
La plaine du Saïss, un bassin agricole stratégique pour le Maroc et la région Fès-Meknès, fait face à une surexploitation de sa nappe phréatique. Le déficit hydrique annuel est actuellement estimé à 100 millions de mètres cubes, une situation qui menace la durabilité des activités agricoles et les revenus de milliers d’agriculteurs.
L’objectif fondamental du projet d’aménagement est de résorber ce déficit en substituant les prélèvements souterrains par des eaux de surface mobilisées depuis le barrage Mdez.
Le projet dans son ensemble vise à transférer un volume annuel de 125 millions de mètres cubes. Cette démarche favorise l’adoption de systèmes d’irrigation économes en eau et la pérennisation du revenu agricole dans la région.
Un réseau de plus de 80 kilomètres
La première tranche du projet, objet du contrat d’exploitation, couvre une superficie de 10.000 hectares. Les infrastructures à gérer sont complexes et de grande envergure. Le système est principalement composé d’un adducteur principal d’un diamètre de 3.200 mm s’étendant sur environ 80 kilomètres.
Il inclut également des ouvrages de régulation et de brise-charge, une station de filtration collective, ainsi qu’un réseau de conduites secondaires et d’antennes de distribution. Cet ensemble achemine l’eau jusqu’aux bornes d’irrigation des parcelles agricoles. La bonne gestion de ce réseau est essentielle pour garantir une distribution fiable et efficiente de l’eau aux agriculteurs bénéficiaires.
Une mobilisation continue de quelque 30 agents et techniciens
Le descriptif du projet définit précisément les moyens humains que le prestataire devra mobiliser. Il est prévu une présence sur le terrain 24 h/24 et 7 j/7, y compris les week-ends et jours fériés, pour assurer la continuité du service.
L’équipe d’encadrement devra inclure un chef de projet ingénieur, des techniciens spécialisés en supervision et des agents de distribution. Des brigades de maintenance spécialisées interviendront pour les réparations sur les équipements hydromécaniques et électriques. Des agents seront également dédiés à la gestion et la surveillance permanente des ouvrages principaux, garantissant ainsi la sécurité et l’efficacité de l’ensemble du dispositif.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO