Edito. Le revers du Top 10

Aux portes du Top 10 mondial, le Maroc vit une séquence sportive qui dépasse le cadre des stades. Depuis la Coupe du monde 2022, les Lions de l’Atlas n’ont eu de cesse de hisser le pays dans une sphère où se joue bien plus qu’un classement.
Il s’agit d’une bataille d’image, de rayonnement et de diplomatie. C’est un fait : le sport est devenu un instrument majeur de soft power. Figurer parmi les dix meilleures nations de football signifie donc clairement s’inviter dans le cercle restreint des puissances qui rayonnent et influencent par la magie du ballon rond.
La performance sportive nourrit la crédibilité internationale et offre au Maroc un capital symbolique qu’aucune campagne institutionnelle n’aurait été en mesure d’acheter. Mais attention, atteindre ce rang, c’est aussi exposer un contraste.
Car derrière la sélection nationale, vitrine flamboyante, subsiste un football domestique en souffrance : clubs aux finances fragiles, infrastructures inégales, stades saturés ou inadaptés. C’est dire que l’excellence de l’élite, à elle seule, ne suffit pas si la base ne suit pas. Nous nous trouvons donc face à un double défi.
D’une part, il nous faut capitaliser sur la puissance diplomatique que nous offre le football, et, d’autre part, nous avons pour devoir de consolider les fondations internes pour que ce succès ne se résume pas à un coup d’éclat isolé. Le Top 10 n’est pas seulement un objectif sportif. Il est l’occasion de démontrer que l’ambition internationale se construit d’abord sur une assise locale solide.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO