Edito. L’innovation, à hauteur d’avenir

Nous venons de franchir un seuil important. Pour la première fois, le Maroc figure dans le Top 60 de l’Indice mondial de l’innovation. Une progression notable, saluée à l’échelle internationale, et qui place le pays parmi les économies qui performent au-delà de leur niveau de développement. C’est une reconnaissance. Mais, surtout, c’est une responsabilité.
Depuis plusieurs années, nous investissons avec constance dans nos infrastructures, nos filières industrielles et dans l’éducation de nos jeunes. Aujourd’hui, ces efforts commencent à porter leurs fruits. Nos industries exportatrices montent en puissance, nos zones industrielles attirent des partenaires internationaux, et notre capital humain se valorise.
Ce chemin-là, nous ne l’avons pas emprunté par hasard. Il est le fruit de choix stratégiques, parfois difficiles, mais assumés. Cela dit, il ne faut pas se laisser griser par les chiffres. Gagner des places dans un classement ne suffit pas. Innover, ce n’est pas seulement construire des usines ou déposer des brevets. C’est créer un environnement où les idées circulent, où la recherche trouve des débouchés concrets, où l’éducation est connectée au monde du travail.
C’est, aussi, faire de l’innovation un levier accessible à toutes nos régions, à nos petites entreprises, à nos artisans, à notre jeunesse. Car nous savons aussi ce qui nous manque encore. Notre R&D privée est trop timide, les financements restent parfois difficiles à mobiliser, les passerelles entre la recherche académique et le tissu économique sont encore à renforcer.
Cette reconnaissance internationale ne doit donc pas nous faire perdre de vue l’essentiel. Elle ne vaut que si elle se traduit dans la vie quotidienne, dans l’emploi, dans la qualité de nos services, dans notre capacité à faire face aux transitions à venir (énergétique, numérique et écologique). Nous avons prouvé que nous pouvions avancer. Il nous revient maintenant de consolider ce pas, d’élargir le cercle de l’innovation, et de faire en sorte que chacun y trouve sa place.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO