Maroc

Sécurité routière : face à la flambée des accidents mortels, les cyclomoteurs dans le viseur

Avec près de 3.000 morts sur les routes en huit mois, le Maroc fait face à une recrudescence des accidents mortels, particulièrement en ville où les cyclomoteurs sont fortement impliqués. Réuni à Rabat, le Comité permanent de la sécurité routière a débattu de mesures urgentes pour freiner cette hécatombe et encadrer l’importation massive de deux-roues.

La route continue de tuer massivement au Maroc. Entre janvier et août 2025, 2.922 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la circulation, soit une hausse alarmante de 23,8% par rapport à la même période de 2024.

Cette dégradation spectaculaire des indicateurs, particulièrement en milieu urbain, a été au centre de la réunion du Comité permanent de la sécurité routière (CPSR), tenue mercredi à Rabat sous la présidence du ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh.

Selon les statistiques provisoires présentées lors de la rencontre, les décès ont augmenté de 45,6% en zone urbaine, dont la moitié concerne les usagers de cyclomoteurs. Hors agglomération, la hausse s’établit à 12,9%.

Face à ces chiffres, le ministre a reconnu la gravité de la situation, affirmant que «la problématique des accidents de la route, en particulier ceux impliquant les cyclomoteurs, requiert des mesures pratiques et concrètes couvrant les différentes étapes liées à l’importation, à la commercialisation et à la distribution de ces engins, tout en adaptant le système législatif et réglementaire afin d’offrir aux utilisateurs un produit conforme aux normes de sécurité routière».

Vers un ajustement réglementaire
Les chiffres sur les importations illustrent l’ampleur du défi. Entre 2022 et 2024, le nombre de cyclomoteurs importés a presque triplé, passant de 121.674 à 336.970 unités, dont 90% déclarées comme ayant une cylindrée inférieure à 50 cm³.

Or, de nombreux engins circulent sans répondre aux critères d’homologation requis, exposant leurs conducteurs et les autres usagers à des risques accrus. Le ministre a reconnu que certaines mesures de contrôle, comme l’utilisation du speedometer pour vérifier la vitesse maximale des motos, avaient provoqué des difficultés pour les catégories ciblées. Il a plaidé pour une adaptation des dispositifs de contrôle «à la réalité du terrain, sans compromettre la sécurité routière».

Pour le directeur général de la NARSA, Benacer Boulaajoul, cette rencontre s’inscrivait dans la continuité de la réunion de juillet dernier, qui avait défini un programme d’urgence estival. Celui-ci a permis certaines avancées, mais les données confirment la nécessité d’aller plus loin. La définition de mécanismes durables exige, selon lui, d’approfondir les discussions avec l’ensemble des acteurs concernés afin d’identifier les amendements à apporter aux aspects législatifs, réglementaires et techniques, notamment concernant les deux-roues motorisés.

Lors de la réunion, plusieurs recommandations ont été formulées pour renforcer le système de sécurité routière. Elles portent sur la révision de certaines dispositions légales, l’allègement des sanctions à l’encontre des propriétaires de motos en infraction, l’adaptation des procédures de contrôle des importations et la création d’une cellule spéciale d’homologation aux points de passage. La suspension de la procédure actuelle de contrôle de cylindrée par speedometer a également été évoquée.

S.N. / Les Inspirations ÉCO



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