Maroc

Gouvernement : Akhannouch plante le décor de l’année charnière à venir

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présenté le bilan de quatre années d’exercice de sa majorité, défendant les réalisations en matière d’État social, de croissance économique et de gestion financière. Il a mis en avant le Projet de Loi de finances 2026 comme la «dernière pièce maîtresse» pour achever les grands chantiers. Dans ce contexte pré-électoral, le gouvernement vise à consolider l’emploi, l’investissement et les acquis sociaux pour convaincre avant le scrutin de 2026.

Le Chef du gouvernement a présenté le bilan de quatre années d’exercice de sa majorité, formée par le RNI, le PAM et le PI. Cette prise de parole intervient à la veille d’échéances majeures et dans un contexte éminemment politique.

En effet, l’approche de la fin du mandat, les prémices du scrutin législatif de 2026, l’effervescence des préparatifs électoraux des partis politiques et l’élaboration du Projet de Loi de finances 2026 ont conféré à cette intervention une portée particulière.

Invité mercredi soir à une émission spéciale conjointe entre Al Aoula et 2M, le chef de l’exécutif a non seulement mis en lumière les réalisations de l’équipe gouvernementale, mais a également martelé la solidité de sa coalition. Il a par ailleurs esquissé les grandes orientations futures, insistant sur le renforcement des piliers de l’État social : la santé, l’éducation et la protection sociale.

Durant près d’une heure et demie, Aziz Akhannouch s’est livré à l’exercice des questions-réponses, dressant le tableau des chantiers lancés depuis l’installation de son gouvernement en 2021. S’exprimant sur les réalisations de sa majorité gouvernementale, notamment la poursuite de la mise en œuvre des grands chantiers sociaux, Aziz Akhannouch a défendu un bilan qui, selon lui, a impulsé une mutation dans plusieurs secteurs stratégiques.

Toutefois, le chef de l’exécutif a estimé que l’année 2026 sera celle de l’achèvement des projets et des chantiers structurants. Dans ce sens, c’est le Projet de Loi de finances 2026 qui constitue la dernière pièce maîtresse qui doit permettre d’apporter la touche finale aux réalisations.

PLF 2026 : la dernière pièce maîtresse
Pour Akhannouch, le Projet de Loi de finances 2026 s’annonce comme une étape cruciale dans la concrétisation du programme social et économique du gouvernement, marquant la dernière année de son mandat avec une volonté affirmée de poursuivre les grands chantiers royaux.

Comme l’a souligné le Chef du gouvernement, les priorités de ce budget sont axées sur le renforcement du filet social, incluant notamment l’expansion de l’assurance maladie obligatoire (AMO) et la consolidation du programme d’aide au logement, deux piliers majeurs pour améliorer les conditions de vie des citoyens, permettant à plus de 11 millions de personnes de bénéficier de programmes d’aide sociale, avec un budget annuel de 9,5 milliards de dirhams.

De plus, le Programme d’aide directe royal bénéficie à environ 12 millions de personnes réparties dans quatre millions de ménages, incluant spécifiquement un million de seniors et 300.000 veuves, avec un taux d’acceptation des demandes de 97%. Dans le domaine de l’éducation, la rentrée scolaire a accueilli 8,3 millions d’élèves alors que le déploiement des écoles pionnières est passé de 600 à 4.600 cette année, pour atteindre 6.600 l’année prochaine.

Pour soutenir les familles, une aide directe à la rentrée scolaire (200 ou 300 dirhams selon le cycle) est désormais versée via le Registre social unifié (RSU). Parallèlement aux investissements sociaux, le PLF 2026 accordera, selon lui, une importance à l’investissement dans les infrastructures pour le développement territorial.

Au-delà de ces axes directs, le gouvernement entend intensifier ses efforts dans des domaines structurants tels que la santé, l’éducation et la protection sociale, qui ont déjà bénéficié de plusieurs mesures comme en témoignent l’élargissement du RSU, la généralisation de la protection sociale et la mise à niveau des établissements de santé et d’éducation.

Le Projet de Loi de finances 2026 mettra aussi, selon le chef de l’exécutif, l’accent sur l’emploi et l’investissement, considérés comme les moteurs essentiels pour consolider la croissance économique et répondre aux aspirations des jeunes. S’appuyant sur un bilan gouvernemental, marqué par la création d’environ 600.000 postes d’emploi au cours du mandat en cours, mais aussi par un taux de chômage élevé, le PLF 2026 vise à intensifier cette dynamique.

Une croissance économique d’environ 4,6 % cette année
Les priorités d’investissement s’articuleront autour de secteurs stratégiques. L’investissement dans les secteurs vitaux comme l’eau et l’agriculture sera également renforcé, avec le développement du dessalement de l’eau de mer comme réponse stratégique, contribuant à une croissance économique d’environ 4,6% cette année, alors que le taux de croissance moyen pour la période 2021-2026 est estimé à environ 4,4%, cette évolution étant considérée comme positive dans la conjoncture mondiale actuelle et répondant aux attentes des jeunes en matière d’emploi.

Sur le plan financier, le PLF 2026 s’appuiera sur des recettes fiscales prévues à la hausse. Dans ce sens, la capacité d’investissement du gouvernement est confortée par la solidité de ses finances publiques, les recettes fiscales devant atteindre 363 milliards de dirhams en 2026, soutenant un taux de croissance de près de 4,5% en 2026 avec une réduction du déficit budgétaire à 3% du PIB et une maîtrise du taux d’endettement à 65,8% du PIB à l’horizon 2026.

Akhannouch a indiqué que le gouvernement a réussi à doubler les ressources financières ordinaires, qui sont passées de 229 milliards de dirhams en 2020 à 427 milliards de dirhams en 2025, ainsi que les recettes fiscales, qui devraient progresser pour atteindre 363 milliards de dirhams en 2026, contre 199 milliards de dirhams en 2020. Le chef du gouvernement a relevé que le déficit budgétaire est passé de 7,1% à 3,5% cette année, tandis que les transferts des Marocains résidant à l’étranger ont atteint 82 milliards de dirhams.

Réforme des régimes de retraite : la patate chaude
La réforme des régimes de retraite, un dossier complexe, sera abordée, le gouvernement ayant déjà réussi à repousser l’échéance critique de 2028 à 2031, grâce à l’augmentation des salaires, soulignant la nécessité de parvenir à des solutions dans le cadre d’un dialogue en concertation avec les partenaires sociaux.

À l’heure du dernier virage de son mandat, Akhannouch a abordé aussi la neutralité électorale et le rôle de l’Intérieur, désigné par le Roi Mohammed VI pour superviser ce processus. Concernant la majorité gouvernementale, Akhannouch a insisté sur son unité et son homogénéité, qualifiant cette expérience de «l’une des plus réussies».

Tout en réaffirmant cette cohésion, il a également souligné que les partis de la majorité conservent leur liberté politique de proposer des idées différentes. Le chef du gouvernement a dressé aussi un tableau positif des relations entre l’exécutif et l’opposition, soulignant une collaboration constructive.

Il a précisé que le gouvernement a répondu à 70% des 30.000 questions parlementaires et a adopté une grande partie des propositions formulées par l’opposition, preuve d’un dialogue parlementaire actif.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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