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Investissements : des montants colossaux, peu créateurs d’emplois ?

Le ministre délégué chargé de l’Investissement faisait face aux députés en début de semaine pour défendre la pertinence des projets d’investissements sur la création d’emplois. Si le Maroc s’engage sur ces secteurs de pointe, leur impact sur l’emploi reste léger.

En plus du tourisme et du début de la mise en œuvre de sa politique sociale, c’est certainement dans le domaine des investissements que le gouvernement trouvera plus de satisfécit en termes de réalisations. En tout cas, au regard des chiffres officiels communiqués à l’issue de chaque réunion de la Commission nationale des investissements (CNI), émerge vite l’image d’un Maroc, destination de premier plan pour les investisseurs.

C’est ce que vient de rappeler le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques publiques, Karim Zidane. Intervenant lundi 14 juillet à la Chambre des représentants, au Parlement, Zidane a compilé à 369 MMDH le montant des 237 projets d’investissements validés lors des huit sessions de la CNI. Et pour répondre directement aux députés sur l’objet de leur interpellation, le ministre a indiqué que l’ensemble de ces projets permettront de créer 166.000 emplois stables dans l’ensemble des régions du Royaume.

Secteurs clés
S’agissant des différents secteurs qui profitent de ce flux d’investissements, ils sont divers et très nombreux et touche à un large éventail d’activités. Lors de la huitième session de la CNI par exemple, les projets approuvés concernaient une vingtaine de secteurs.

«Le secteur de l’automobile est le principal pourvoyeur d’emplois des projets approuvés lors de cette CNI avec 54% du total, suivi du secteur de l’outsourcing à hauteur de 9% et le tourisme avec 8%», fait savoir la Primature.

Cela dit, les investissements dans plusieurs filières industrielles, notamment l’industrie pharmaceutique, la métallurgie, ainsi que dans l’agroalimentaire, l’énergie, la logistique, l’outsourcing et le tourisme, continuent d’affluer selon le gouvernement.

Le ministre chargé de l’Investissement, dit œuvrer à «la promotion de l’investissement privé productif à travers la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Charte de l’investissement, en tant que levier fort pour réaliser une croissance économique inclusive et renforcer l’engagement du Maroc dans des secteurs prometteurs».

IDE en hausse
D’ailleurs, en parlant de secteurs prometteurs, il y a lieu de constater que le Royaume s’y engage résolument, surtout dans les domaines comme l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables. C’est un virage à ne pas rater, mais le hic est que ces domaines sont, certes, à très forte valeur ajoutée, mais peu créateurs d’emplois. Ce paradoxe impacte naturellement les montants importants annoncés par les officiels par rapport aux emplois créés.

Pour l’heure, la dynamique des investissements nationaux comme étrangers se maintient. A fin dernier, le flux net des IDE au Maroc avaient enregistré une progression spectaculaire de 41,7% selon l’Office des changes, pour s’établir à 14,12 MMDH. Ce qui, du côté du gouvernement, pousse à maintenir la dynamique d’amélioration du climat des affaires.

«98% des initiatives prévues par la feuille de route pour l’amélioration de l’environnement des affaires 2023-2026 ont été lancées. Près de 60% d’entre elles ont été mises en œuvre à fin juin, sous la supervision du Comité national de l’environnement des affaires (CNEA), en coordination avec le ministère», fait savoir le ministre délégué chargé de l’Investissement.

Karim Zidane
Ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques publiques

«La promotion de la dynamique de l’emploi est au cœur de l’action du gouvernement, à travers des solutions structurelles durables face aux défis posés. Le renforcement de l’investissement public joue un rôle déterminant dans la création de conditions favorables au développement d’investissements à fort potentiel de création d’emplois. 98% des initiatives prévues par la feuille de route pour l’amélioration de l’environnement des affaires 2023-2026 ont été lancées. Près de 60% d’entre elles ont été mises en œuvre à fin juin, sous la supervision du Comité national de l’environnement des affaires (CNEA), en coordination avec le ministère».

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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