Éco-Business

Adel El Aroussi : “La mission du dépositaire s’est complexifiée avec le développement des fonds alternatifs. D’où l’intérêt de structurer une réponse à la hauteur des enjeux”

Adel El Aroussi
Directeur du Pôle services aux investisseurs – CDG Capital

À mesure que les fonds alternatifs s’imposent comme des instruments légitimes de financement de l’économie, leur essor suscite des interrogations sur la crédibilité du cadre de régulation et de contrôle qui les encadre. CDG Capital s’est saisie de cette exigence en publiant une note doctrinale sur les enjeux réglementaires et pratiques appelés à faire de ces véhicules des leviers de soutien à l’économie réelle.

En quoi les fonds alternatifs constituent-ils un levier pour l’économie réelle ?
Ils permettent d’orienter l’épargne vers des projets à fort impact, en particulier dans les infrastructures. C’est une façon efficace de mobiliser des ressources au service de secteurs stratégiques, en lien direct avec les besoins structurels du pays.

Comment définiriez-vous le rôle du dépositaire dans cette architecture ?
Le dépositaire est le garant de la conservation des actifs. Il contrôle les décisions prises par les gestionnaires, afin de s’assurer qu’elles respectent les règles établies. C’est un acteur d’équilibre, au croisement entre gestion et sécurité. Sa mission est d’autant plus critique que les produits se diversifient et que les montages gagnent en sophistication.

Pourquoi certains appellent-ils à une concentration du métier de dépositaire ?
Cette position repose sur une réalité technique : la montée en puissance des fonds alternatifs exige des ressources considérables. Assurer pleinement la fonction de dépositaire demande des compétences humaines spécialisées, des organisations performantes, ainsi que des investissements IT lourds. Dès lors, une certaine massification devient nécessaire. Ce n’est pas une remise en cause des petits dépositaires, mais un constat : la taille critique devient un atout pour répondre aux exigences croissantes du marché.

Faut-il y voir une réaction à des fragilités structurelles ?
Non. Il s’agit d’une démarche volontaire, tournée vers l’avenir. Nous ne sommes pas dans la réponse à une crise, mais dans l’anticipation d’un développement. Le cadre réglementaire se met en place, les acteurs montent en compétence, et le marché commence à se structurer. Il faut accompagner ce mouvement dès maintenant.

Quels sont les leviers restent à activer pour soutenir cette montée en puissance ?
Le chantier des compétences est prioritaire, tant sur le plan humain qu’organisationnel. Il faut également créer un espace de concertation entre l’ensemble des parties prenantes : sociétés de gestion, dépositaires, associations professionnelles, juristes, notaires, experts métiers. L’idée est de bâtir collectivement un référentiel marocain de la fonction dépositaire, adapté à nos spécificités, mais aligné sur les meilleures pratiques internationales.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO



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