Fonds «verts» : des ONG appelent à bannir l’expansion des énergies fossiles

Des ONG et experts ont appelé mardi à exclure des placements financiers considérés comme durables en Europe les entreprises qui investissent dans le développement des énergies fossiles.
Plus de 120 signataires ont fait cette demande dans une lettre ouverte à la Commission, en vue de la révision du règlement européen sur la transparence de la finance durable. Connue sous son acronyme anglais SFDR, cette réglementation oblige depuis 2021 les établissements financiers à classer leurs produits vendus dans l’UE selon trois grandes catégories.
Les fonds classés «article 9», le plus haut niveau d’exigence, doivent avoir un objectif d’investissement durable, tandis que ceux classés «article 8» doivent respecter des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), moins contraignants.
Enfin, les fonds «article 6» ne respectent aucune de ces obligations. Cette réglementation est censée favoriser les placements dans les activités «durables», mais est jugée trop floue voire permissive, et diverses organisations, y compris des autorités et régulateurs du secteur financier, ont appelé à revoir en profondeur les catégories.
«Si la Commission européenne souhaite véritablement lutter contre le greenwashing dans le secteur financier, elle doit au minimum exclure le développement des énergies fossiles de l’ensemble des catégories de fonds durables», a plaidé Paul Schreiber, analyste chez Reclaim Finance, dans un communiqué.
Cette année, le gendarme boursier européen, l’Esma, a déjà obligé les fonds qui utilisent les termes «ESG» ou «durable» dans leur nom à exclure les entreprises dont plus de 1% des revenus sont liés au charbon ou 10% au pétrole.
S.N. avec agences / Les Inspirations ÉCO