Éco-Business

Didier Marchet : “L’IA fournit des résultats, mais c’est à l’homme de les interpréter et de trancher”

Didier Marchet
Directeur des offshore delivery centers d’Alten Maroc

Tiré par l’essor du secteur IT, le groupe Alten puise dans le vivier des talents marocains pour nourrir son développement technologique à l’international.

Le Maroc est souvent présenté comme un acteur émergent dans le secteur IT. Quels sont les éléments qui, selon vous, le distinguent des autres pays ?
Le Maroc est un véritable vivier de talents. Ayant travaillé dans des pays comme l’Inde, la Chine ou encore la Pologne, je constate que le niveau de formation dans le Royaume est exceptionnel. Depuis une quinzaine d’années, le pays a investi dans l’éducation et la formation professionnelle, notamment grâce à une collaboration étroite entre les universités et les entreprises.

Cette dynamique se traduit par des partenariats stratégiques, comme ceux que nous avons noués avec huit grandes institutions académiques et vingt autres collaborations ciblées pour répondre aux besoins spécifiques de l’industrie, en particulier dans les domaines de la data et du cloud.

Quelles sont les ambitions d’Alten pour le Maroc dans les années à venir ?
Notre stratégie repose sur deux piliers principaux. Le premier concerne le développement de l’IT industriel, qui englobe les secteurs automobile, aéronautique et ferroviaire, avec une intégration croissante de l’intelligence artificielle. Le second se concentre sur l’IT pour les secteurs bancaire, financier et assurantiel. Ceux-ci vivent une révolution profonde grâce à l’automatisation et aux technologies cognitives.

Ces deux axes sont au cœur de nos activités, avec un fort potentiel de croissance et des opportunités à forte valeur ajoutée pour nos équipes.

L’essor de l’intelligence artificielle suscite autant d’espoirs que de craintes. Quelle est votre analyse sur son impact ?
L’IA est un choc technologique majeur, comparable à l’avènement de l’ordinateur ou du téléphone. Elle soulève des inquiétudes, notamment sur les pertes d’emplois, mais c’est aussi une opportunité de transformer les compétences. Les consultants, par exemple, ne disparaîtront pas ; ils se verront confier des missions stratégiques, comme la conception de solutions d’automatisation.

L’IA fournit des résultats, mais c’est à l’homme de les interpréter et de trancher. L’humain reste donc indispensable. Cette interaction entre expertise humaine et technologie est fondamentale pour répondre aux besoins des clients.

Le Maroc semble jouer un rôle croissant dans l’écosystème technologique africain. Quelles perspectives voyez-vous pour le pays dans ce domaine ?
Le marché marocain présente des perspectives prometteuses, notamment dans les secteurs bancaire, financier et de la distribution. À l’horizon 2025-2026, nous prévoyons une croissance significative de nos activités IT tout en consolidant notre présence dans l’engineering.

Cette évolution repose sur un écosystème local solide et sur des partenariats stratégiques avec des banques et des entreprises privatisées au Maroc et en Afrique. Notre ambition est d’accompagner nos clients dans leur transformation numérique tout en valorisant le potentiel humain, qui est une richesse inestimable pour le pays.

A.I. / Les Inspirations ÉCO



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