Nasser Kettani : “Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir”
Nasser Kettani
Président de la Commission dédiée au numérique et à l’innovation au sein du Club des dirigeants Maroc
La 4e édition de Digital Now, organisée les 18 et 19 décembre à Casablanca, a placé le numérique inclusif au cœur des débats. Acteurs publics, privés, et startups se sont réunis pour définir les priorités de l’écosystème digital marocain et imaginer des solutions concrètes pour accélérer l’intégration technologique du pays.
Quelle est la portée de cette 4e édition placée sous le thème «Digital for all – Un digital inclusif et transformateur» ?
Digital Now est le rendez-vous annuel où les dirigeants de PME et TPE marocaines se réunissent durant deux jours pour échanger autour des enjeux numériques. Cette édition, placée sous le thème «Digital for all – Un digital inclusif et transformateur», met l’accent sur des domaines cruciaux comme l’inclusion sociale, la santé, l’éducation et la finance.
Cette année, nous avons mobilisé des experts pour aborder des sujets très concrets, comme la transformation digitale, le marketing, les ressources humaines, la formation et le recrutement. Nous avons également la chance d’accueillir des représentants du gouvernement, qui viennent présenter les mesures d’accompagnement proposées pour soutenir la transformation digitale des TPE marocaines.
Le digital est aujourd’hui un levier essentiel de l’économie mondiale, et nos PME, tout comme nos TPE, doivent impérativement rattraper leur retard pour saisir les opportunités qu’offre cette révolution. C’est une question de survie, mais aussi de développement durable.
Vous parlez d’un retard flagrant. Quel état des lieux pouvez-vous dresser à ce sujet ?
Il est difficile de définir précisément où nous en sommes, mais il est évident que le fossé est important. À l’échelle mondiale, l’économie digitale représente environ 20% du PIB. Au Maroc, ce chiffre oscille entre 2% et 3%, ce qui reflète clairement l’écart à combler.
En examinant l’utilisation du digital par nos entreprises, des administrations publiques jusqu’aux petites structures, il est manifeste que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir. Cela concerne tous les domaines : marketing, production industrielle, vente, recrutement, formation, mais aussi les produits que nous fabriquons. Cette transition n’est pas une fin en soi, mais une nécessité stratégique : il s’agit de gagner en innovation, de conquérir de nouveaux marchés, de réduire les coûts et, in fine, d’améliorer la rentabilité.
Les objectifs fixés par la feuille de route «Digital Morocco 2030» vous paraissent-ils atteignables ?
Bien sûr, ces objectifs sont atteignables, mais seulement si tout le monde se mobilise. Ce n’est pas uniquement la responsabilité du gouvernement ou des entreprises : c’est un effort collectif. Universités, gouvernements, entreprises – grandes ou petites –, startups, régulateurs et législateurs doivent travailler de concert pour réussir cette transformation. Je suis optimiste et convaincu que cela est possible, mais cela exige un effort conséquent, une collaboration étroite et une implication de tous les acteurs concernés.
F.R. / Les Inspirations ÉCO