Santé : un centre d’éducation pour la prise en charge du diabète
Inauguré récemment à Rabat, le centre d’éducation thérapeutique pour enfants diabétiques dépasse sa vocation médicale. En réponse à une urgence de santé publique, ce projet incarne un modèle réussi de partenariat public-privé.
Le diabète de type1, maladie auto-immune rare mais dévastatrice, touche plus de 43.000 enfants et adolescents au Maroc, plaçant le pays parmi les dix plus concernés au monde. Une statistique qui, à elle seule, justifie la création d’un centre d’éducation thérapeutique dédié, inauguré récemment au CHU de Rabat. Initié par Novo Nordisk, en partenariat avec la Smediap (Société marocaine d’endocrinologie et de diabétologie pédiatrique) et le ministère de la Santé, ce projet s’inscrit dans le programme international Changing Diabetes in Children.
À travers ce centre, l’ambition dépasse le simple suivi médical. Il s’agit d’instaurer une nouvelle approche de la maladie, axée sur l’éducation des patients et de leurs familles.
«L’éducation thérapeutique n’est pas une option, elle est totalement intégrée aux soins», insiste le professeur Raouf Mohsine, directeur général du CHU de Rabat.
La formation, ici, ne se limite pas aux gestes techniques puiqu’elle s’adresse aussi à l’accompagnement thérapeutique et à la compréhension d’une maladie complexe. Le programme prévoit un renforcement des compétences des professionnels de santé, sensibilisation des jeunes patients et mise à disposition d’un système unifié de données. Une coordination essentielle, selon le professeur Farida Jennane, présidente de la Smediap, pour qui «des outils éducatifs adaptés aux réalités locales sont indispensables pour améliorer l’accès aux soins et transformer le quotidien des enfants diabétiques». Ce centre symbolise aussi un engagement plus large, porté par Novo Nordisk.
«Nous voulons faire plus que traiter le diabète. Notre responsabilité sociale nous pousse à soutenir durablement les jeunes patients», explique Olla Al Refai, directrice générale de l’entreprise au Maroc.
Un propos qui fait écho à celui de Berit Basse, ambassadrice du Danemark présente en marge de l’inauguration du centre l’éducation thérapeutique pour enfants atteints de diabète, pour qui «ce partenariat montre comment des initiatives internationales peuvent améliorer concrètement l’accès aux soins». Loin d’être une simple structure médicale, ce centre se veut une réponse à une urgence de santé publique et un modèle réussi de partenariat public-privé.
Pour les praticiens, un pas significatif a été franchi, en l’occurrence, celui d’accompagner les patients dans la gestion d’une maladie souvent perçue comme envahissante. Reste à savoir si cette initiative pourra servir de catalyseur pour d’autres villes.
S.N. / Les Inspirations ÉCO