Maroc

Tourisme : entre records et disparités persistantes

Le Maroc a accueilli près de 1,3 million de touristes durant le mois de novembre. Une performance principalement portée par l’afflux de touristes étrangers et de Marocains résidant à l’étranger, qui met en lumière la pertinence des stratégies déployées par le ministère de tutelle. Mais derrière ce succès éclatant, se profilent encore des disparités régionales.

On récolte ce que l’on sème. L’adage s’applique parfaitement au secteur touristique marocain qui ne cesse de réaliser des prouesses en matière d’arrivées. Les derniers chiffres de la tutelle indiquent qu’à fin novembre, le Maroc a enregistré 15,9 millions d’arrivées de touristes, soit une hausse de 20%, correspondant à 2,6 millions de visiteurs supplémentaires par rapport à la même période en 2023. Ce chiffre reflète le dynamisme du secteur puisqu’il s’agit d’un record.

«Déjà en 2023, tous les ingrédients étaient réunis pour que le secteur connaisse une trajectoire ascendante si les événements tragiques d’Al Haouz n’étaient pas survenus. S’ajoutent à cela les tensions géopolitiques qui ont freiné une dynamique pourtant bien enclenchée. Ceci étant, le Maroc a su asseoir sa position auprès de certains marchés émetteurs, notamment l’Allemagne et l’Angleterre, où les actions menées ont porté leurs fruits», commente Ismail Loubaris, directeur commercial Afrique du Nord chez Accor.

Il souligne également que ces marchés restent dominés par le tour-operating. Ainsi, les efforts B2B déployés par la tutelle se sont avérés fructueux, dans la mesure où une forte dynamique a été observée sur ces deux marchés, notamment à Agadir pour les touristes anglais, ce qui profite au retour en force de la destination. Tout compte fait, la segmentation du marché se révèle être une approche efficace. Quant à Marrakech, elle demeure une destination ouverte à tous les marchés, avec une demande en croissance pour le haut de gamme.

Décalage
Même son de cloche du côté du Conseil régional du tourisme (CRT) de Marrakech, qui affirme que les efforts consentis ont contribué à la réalisation de ces progrès.

«Depuis 2022, le ministère et les partenaires opérant dans le secteur travaillent d’arrache-pied pour atteindre ce niveau. Et encore, on reste loin du compte, car nous disposons de toutes les capacités pour aller plus loin, surtout dans la région de Marrakech qui réalise aujourd’hui 70% de taux d’occupation, contre 62% un an auparavant. Un exploit principalement dû à l’évolution du transport aérien et, plus globalement, de l’offre de transport. Ce n’est malheureusement pas le cas pour d’autres régions, dont le potentiel est énorme, mais où l’exploitation continue de faire défaut», déplore Abdellatif Abouricha, responsable communication et coordination au CRT Marrakech.

En effet, au grand dam des professionnels, l’évolution à l’échelle régionale demeure disparate et les actions entreprises par les pouvoirs publics devraient s’étendre à d’autres régions telles que Fès-Meknès. De plus, davantage de mesures devraient être entreprises pour améliorer la qualité des différentes prestations.

Par ailleurs, les statistiques du ministère de tutelle renseignent sur la nature des touristes qui ont contribué à cette croissance. En effet, la hausse est portée par une forte augmentation des touristes étrangers, en progression de 23% (soit 1,5 million de visiteurs supplémentaires), ainsi que par une croissance robuste de 17% des Marocains résidant à l’étranger (MRE), qui représentent 1,1 million d’arrivées supplémentaires. Pour le seul mois de novembre, le Maroc a accueilli près de 1,3 million de touristes, affichant une croissance exceptionnelle de 31%.

Ismail Loubaris
Directeur commercial Afrique du Nord chez Accor

«Déjà en 2023, tous les ingrédients étaient réunis pour que le secteur connaisse une trajectoire ascendante, si les événements tragiques d’Al Haouz n’étaient pas survenus. S’ajoutent à cela les tensions géopolitiques qui ont freiné une dynamique pourtant bien enclenchée. Ceci étant, le Maroc a su asseoir sa position auprès de certains marchés émetteurs, notamment l’Allemagne et l’Angleterre, où les actions menées ont porté leurs fruits.»

Abdellatif Abouricha
Responsable communication et coordination au CRT

«Depuis 2022, le ministère et les partenaires opérant dans le secteur travaillent d’arrache-pied pour atteindre ce niveau. Et encore, on reste loin du compte, car nous disposons de toutes les capacités pour aller plus loin, surtout dans la région de Marrakech qui atteint aujourd’hui 70% de taux d’occupation, contre 62% un an auparavant. Un exploit principalement dû à l’évolution du transport aérien et, plus globalement, de l’offre de transport. Ce n’est malheureusement pas le cas pour d’autres régions, dont le potentiel est énorme, mais où l’exploitation continue de faire défaut.»

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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