Entretien. Hugues Levecq : “Préparer la jeunesse africaine à anticiper le changement”
L’ESSEC Business School – Campus Afrique lance le programme IPBA (International Program in Business Administration), une formation ambitieuse, pensée pour une jeunesse en quête de perspectives internationales. Étendu sur trois continents, ce parcours entend former des profils capables de répondre aux défis économiques locaux tout en maîtrisant les compétences globales. Hugues Levecq, Directeur Général et Dean de L’ESSEC Business School – Campus Afrique, nous éclaire sur les enjeux de cette formation.
En quoi ce programme se distingue-t-il des autres formations en administration des affaires?
L’intérêt principal du programme IPBA réside dans sa dimension panafricaine. Il offre aux étudiants africains une alternative internationale sans avoir à quitter leur continent pour des études à l’étranger, en intégrant l’ESSEC, école de renommée mondiale. Ce programme, qui s’étend sur trois continents, permet d’abord un parcours académique sur le campus africain, avec des options de mobilité vers l’Europe et les États-Unis.
L’IPBA permet aux étudiants africains d’accéder à une formation internationale depuis leur pays. En quoi cette approche renouvelle-t-elle l’offre éducative sur le continent?
Ce programme est conçu comme un parcours d’excellence, combinant une formation académique rigoureuse et une forte composante internationale. À travers un recrutement diversifié, il accueille des étudiants africains et internationaux, favorisant ainsi un brassage culturel unique. L’approche vise spécifiquement les problématiques du continent, une singularité souvent absente dans d’autres écoles internationales qui intègrent peu l’Afrique dans leurs cursus.
Comment le programme répond-il aux besoins d’un marché mondial en constante évolution?
L’IPBA forme les étudiants à maîtriser les bases nécessaires de l’écosystème économique tout en les préparant aux avancées technologiques, comme la data science et l’intelligence artificielle. Les étudiants développent une ouverture d’esprit et des compétences hybrides pour s’adapter, voire anticiper les évolutions du monde des affaires.
Quelle place occupe la pratique dans ce programme?
La pratique est au cœur de l’enseignement. Les étudiants bénéficient de cours académiques, mais également de cas pratiques, de stages, de conférences et d’interventions de professionnels de l’industrie, leur donnant ainsi les outils nécessaires pour ne pas être de simples exécutants mais des décideurs.
Que répondez-vous aux critiques sur le manque de diversité des profils formés par les business schools?
Chaque école apporte sa propre identité. L’ESSEC Business School – Campus Afrique, en particulier, met en avant des valeurs d’ouverture et offre une grande liberté de choix dans les parcours. Cette flexibilité permet aux étudiants de vivre des expériences diversifiées, de s’ouvrir à différents horizons, que ce soit en Europe, en Asie ou ailleurs, les préparant à s’insérer dans le tissu économique.
Quels sont les critères qui vous servent d’indicateurs de réussite pour ce programme?
Nous surveillerons principalement la représentation des étudiants africains, ainsi que leur insertion professionnelle. Un autre objectif est qu’ils puissent contribuer au développement de leur continent en rejoignant rapidement le tissu économique africain.
Vous avez parlé du InLab, pourriez-vous nous en dire davantage?
L’InLab regroupe divers projets d’accompagnement pour les étudiants et les jeunes entrepreneurs, allant de l’incubation de startups à des initiatives comme le prix LMRM, dédié aux jeunes femmes entrepreneures. Nous souhaitons que ces projets, aujourd’hui principalement au Maroc, s’étendent à l’ensemble du continent africain.
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO