Maroc

Justice : les avocats reprennent le chemin des tribunaux

Après onze jours de paralysie, l’Association des barreaux du Maroc a annoncé la suspension de la grève des avocats, permettant ainsi une reprise progressive des activités dans les tribunaux. Ce revirement fait suite à une réunion cruciale entre les représentants des avocats et le ministère de la Justice, réinstaurant le dialogue.

La crise latente semble enfin avoir été désamorcée. Une réunion entre les avocats, représentés par l’Association des barreaux du Maroc (ABAM), et le ministre de la Justice a permis de rétablir un dialogue après onze jours de grève. Ce premier échange, tenu le 11 novembre 2024, a posé les bases d’un calendrier de négociations autour des préoccupations majeures de la profession, incluant la réforme de la fiscalité, la digitalisation des procédures judiciaires et les conditions d’exercice. Le ministère a d’ailleurs exprimé sa volonté d’avancer main dans la main avec l’ABAM, assurant ainsi une atmosphère propice aux échanges.

Au cours de cette réunion, l’ABAM a exposé une série de propositions visant à moderniser la profession tout en protégeant les droits des avocats. En réponse, le ministère a montré une ouverture notable, assurant vouloir mettre en place un cadre légal et professionnel respectueux des spécificités de la profession. C’est dans cet esprit que l’association a décidé de mettre temporairement fin au mouvement, initialement déclenché pour contrer des réformes perçues comme défavorables et contraignantes pour la profession et les justiciables.

Vers une normalisation progressive
Parallèlement, l’ABAM poursuit ses consultations auprès de ses bureaux régionaux et des représentants des jeunes avocats afin de garantir une représentation inclusive et complète de l’ensemble de la profession. Ces échanges visent à renforcer la position de l’ABAM en prévision des futures négociations, en assurant que toutes les voix, des plus expérimentées aux plus jeunes, soient entendues et prises en compte dans le processus de réforme.

L’ABAM n’entend toutefois pas reprendre le travail sans certaines assurances de la part du ministère de la Justice. L’association réclame des garanties concrètes sur les engagements pris pour faire avancer les réformes. Les avocats rappellent que des mesures adaptées sont nécessaires pour préserver l’équilibre de la profession et la stabilité des cabinets d’avocats, particulièrement dans un contexte où la sécurité juridique des citoyens est en jeu.

En reprenant le travail, les avocats ouvrent la voie à une reprise normale des activités judiciaires, une perspective bienvenue pour les justiciables et pour le système judiciaire dans son ensemble. La poursuite des négociations, fixée au 15 novembre, devra permettre d’aboutir à des accords concrets et équilibrés pour éviter de futures interruptions dans les tribunaux.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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