Maroc

Fès : un plan de 800 MDH pour la refonte complète de l’offre de soins

Le ministère de la Santé lance un vaste programme de modernisation du secteur à Fès. Doté de près de 800 MDH, ce plan vise une refonte complète de l’offre de soins, avec la construction d’un nouvel hôpital et le renforcement des services de proximité pour les citoyens.

Le secteur de la santé à Fès s’apprête à connaître une transformation profonde, portée par une stratégie d’investissement pilotée par le ministère de la Santé et de la Protection sociale. Face aux défis posés par des infrastructures vieillissantes et à une demande de soins en constante évolution, un programme de modernisation de plusieurs millions de dirhams est en cours de déploiement dans la région.

Ce plan vise une refonte complète de l’offre de soins, articulée autour de la construction d’unités de nouvelle génération, de la réhabilitation du parc hospitalier existant et du renforcement stratégique des services de proximité pour mieux répondre aux attentes des citoyens.

420 MDH pour la construction d’un hôpital préfectoral
Au cœur de cette refonte se trouve la construction d’un hôpital préfectoral moderne, projet emblématique de la nouvelle vision sanitaire pour la région. Doté d’un budget actualisé de 420 MDH, cofinancé par le ministère et ses partenaires régionaux, cet établissement est conçu pour remplacer progressivement les capacités obsolètes des hôpitaux historiques.

Avec une capacité d’accueil initiale de 120 lits et déployé sur une superficie de cinq hectares, l’hôpital intégrera des plateaux techniques de pointe et des circuits de soins optimisés. Ce projet ne se limite pas à une simple augmentation des capacités. Il incarne une nouvelle approche de la prise en charge hospitalière, axée sur la sécurité des patients, l’efficacité opérationnelle et l’intégration des technologies médicales les plus récentes.

En devenant le nouvel étendard des soins de second recours dans la préfecture, il permettra de désengorger les services actuellement saturés et d’offrir un environnement de travail et de soins conforme aux standards internationaux. Son architecture et son organisation fonctionnelle sont pensées pour anticiper les besoins futurs et s’adapter aux évolutions de la médecine.

Renforcement stratégique des soins de proximité
Conscient que la performance d’un système de santé repose aussi sur sa base, le plan ministériel accorde une importance capitale au renforcement des soins de premier recours. Selon Khalid Sniter, délégué préfectoral de la Santé et de la Protection sociale à Fès, cette stratégie se matérialise par la création de deux Centres médicaux de proximité (CMP) à Bensouda (achevé à 100%) et Doukarat (en cours de construction), pour un investissement global de 94 MDH (47 MDH chacun).

Ces structures intermédiaires sont un maillon essentiel pour fluidifier le parcours patient. En proposant des services d’urgence de proximité, des consultations spécialisées, un suivi des maladies chroniques et des soins mère-enfant, elles visent à offrir une réponse rapide et adaptée aux besoins courants, limitant ainsi le recours systématique à l’hôpital. Cette démarche est complétée par un programme de 50 MDH dédié à la construction de dix nouveaux établissements de soins de santé primaires (ESSP).

Ce volet du plan a pour objectif de densifier le maillage sanitaire sur le territoire, en particulier dans les zones qui connaissent une forte croissance démographique. L’amélioration de l’accès géographique aux soins de base est une condition indispensable pour renforcer la prévention, améliorer le suivi des pathologies chroniques et garantir une prise en charge plus équitable pour l’ensemble de la population.

La stratégie de modernisation ne fait pas table rase du passé. En parallèle des constructions neuves, une phase d’études est lancée pour la réhabilitation des trois hôpitaux historiques (Al Ghassani, Ibn Khatib et Ibn Baitar). L’objectif est de mettre à niveau leurs infrastructures techniques et de renforcer leurs équipements pour qu’ils puissent continuer à jouer un rôle complémentaire dans la nouvelle carte sanitaire, tout en améliorant la sécurité et le confort des usagers.

Cette approche s’accompagne d’une spécialisation accrue de l’offre pour répondre à des besoins ciblés. Ainsi, un budget exceptionnel de 200 MDH est alloué à la création d’un département des urgences de référence régionale à l’Hôpital Al Ghassani, qui consolidera son rôle de pôle d’excellence en médecine critique.

Par ailleurs, la santé mentale infanto-juvénile bénéficiera de la création d’un service de pédopsychiatrie de 60 lits à l’Hôpital Ibn Khatib. Ces projets, ainsi que la mise en place de structures dédiées aux jeunes et d’un centre de diagnostic, démontrent une volonté de construire une offre de soins complète, diversifiée et adaptée aux défis sanitaires du 21e siècle.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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