Maroc

Transition énergétique au Royaume-Uni : le Maroc au cœur des nouvelles ambitions

Sous la houlette du Parti travailliste, le Royaume-Uni se fixe des objectifs ambitieux pour devenir une superpuissance de l’énergie propre. Avec la création de Great british energy, le pays mise sur le développement de l’hydrogène, un secteur où le Maroc joue un rôle clé. Un projet de collaboration inédit est déjà en cours, avec Xlinks, reliant les deux nations pour un avenir énergétique durable.

Face aux défis énergétiques exacerbés par la crise mondiale et la montée des prix de l’énergie, le Royaume-Uni, sous la direction du Parti travailliste récemment élu, cherche à transformer son secteur énergétique. L’une des pierres angulaires de cette vision est la création de Great british energy, une entreprise publique dédiée à l’énergie propre, dotée d’un budget de 8,3 milliards de livres sterling.

Le Maroc, grâce à son potentiel en énergie solaire et à sa feuille de route ambitieuse pour l’hydrogène vert, se positionne comme un partenaire clé, notamment à travers le projet Xlinks. Le Parti travailliste, sous la direction de Keir Starmer et Ed. Miliband, met un point d’honneur à faire du Royaume-Uni un leader mondial de l’énergie verte.

L’objectif étant de quadrupler l’énergie éolienne offshore, de tripler l’énergie solaire, et de doubler l’éolien terrestre d’ici 2030. Cette transition ambitieuse repose sur un cadre législatif inédit, l’Energy independence act, qui vise à renforcer la sécurité énergétique du pays.

De plus, le développement d’une stratégie autour de l’hydrogène et des énergies marines est au cœur du projet, avec des investissements colossaux dans la capture de carbone et le stockage d’énergie. La création de Great british energy, avec une dotation annoncée de 8,3 milliards de livres, incarne cette volonté de s’émanciper des énergies fossiles et de bâtir un avenir énergétique durable. Les investissements massifs prévus par le Royaume-Uni permettront de générer des milliers d’emplois, en particulier en Écosse, où le siège de Great british energy sera établi.

Le Maroc au cœur de ces stratégies
Au cœur de cette révolution énergétique britannique, le Maroc occupe une place centrale, notamment grâce à sa stratégie ambitieuse pour l’hydrogène vert. Fort de son potentiel solaire et éolien, le Royaume est perçu comme un modèle à suivre en matière d’énergies renouvelables. Sa feuille de route pour l’hydrogène vert, dévoilée en 2021, vise à positionner le pays comme un acteur clé dans la production et l’exportation de cette énergie. Le projet Xlinks en est l’exemple parfait.

D’une valeur estimée à 16 milliards de dollars, il symbolise la synergie prévalant entre les deux pays. Il consiste en un câble sous-marin de 3.800 km reliant les fermes solaires et éoliennes marocaines au Royaume-Uni, permettant ainsi l’acheminement de 10,5 GW d’électricité. Cela couvrirait près de 8% des besoins énergétiques britanniques d’ici 2030, une contribution essentielle pour atteindre les objectifs climatiques du pays.

Ce partenariat stratégique devrait permettre non seulement de renforcer l’indépendance énergétique britannique, mais aussi de réduire ses émissions de CO2 de manière significative. Depuis plusieurs années déjà, le Maroc se distingue par sa feuille de route ambitieuse en matière d’énergies renouvelables, visant à atteindre 52% de son mix énergétique à partir de sources renouvelables d’ici à 2030. Cette vision s’aligne parfaitement avec les besoins du Royaume-Uni, notamment en matière d’hydrogène vert, une des solutions envisagées pour une décarbonation rapide.

En effet, le Maroc bénéficie de conditions naturelles uniques pour produire cette énergie, grâce à son ensoleillement et à son potentiel éolien. Le projet Xlinks incarne la synergie existante entre les deux nations. Ce projet titanesque vise à fournir jusqu’à 8% des besoins en électricité du Royaume-Uni en énergie solaire et éolienne captée dans le désert marocain, marquant ainsi une étape cruciale pour l’indépendance énergétique britannique.

Une coopération renforcée
Dans le cadre de cette coopération grandissante, un événement a été organisé à Rabat par le ministère de la Transition énergétique, en partenariat avec l’ambassade britannique et le Conseil pour la transition énergétique. Cette rencontre a réuni des responsables marocains, des experts internationaux et des partenaires stratégiques pour discuter des moyens d’accélérer la transition énergétique.

Zakaria Hachlaf, secrétaire général du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, a réaffirmé l’engagement du Maroc à accroître l’utilisation des énergies renouvelables, en particulier dans le domaine de l’hydrogène vert.

Les discussions ont permis de faire un point sur les avancées de la feuille de route énergétique nationale et d’explorer les futures collaborations possibles avec le Royaume-Uni. Cet événement s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors de la COP 26, lorsque le Royaume-Uni et le Maroc avaient déjà affiché leur volonté de coopérer sur des projets énergétiques à grande échelle.

Cette collaboration, portée par le projet Xlinks, ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour les deux nations. Alors que le Royaume-Uni ambitionne de se hisser parmi les leaders mondiaux de l’énergie propre, le Maroc, lui, se positionne comme une plaque tournante incontournable pour l’approvisionnement des pays du Nord en hydrogène vert et autres énergies renouvelables.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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