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PLF 2025 : moins de dépenses, plus de recettes fiscales

Dans un souci de discipline budgétaire, le Projet de Loi de Finances 2025 vise à maîtriser les finances publiques, tout en proposant des allègements fiscaux ciblés et un rééquilibrage en vue de maintenir la stabilité économique.

Le Projet de Loi de Finances 2025 promet un allègement de la pression fiscale sur des secteurs stratégiques, tels que l’énergie, ou encore l’agriculture. Mais ce répit fiscal s’accompagne d’un transfert de charge vers des catégories moins protégées. Les ménages, notamment exposés aux hausses de prix des produits énergétiques et de consommation courante, en feront les frais.

En cohérence avec les dépenses fiscales de 2024, ces mesures visant à stimuler des secteurs clés, tend à restaurer une discipline budgétaire, et s’inscrivent, d’après le ministère des Finances, dans un contexte de rationalisation des dépenses fiscales, amorcée depuis la Loi de Finances 2019, visant à encourager la croissance tout en maîtrisant le déficit.

Les exonérations en repli
Cette orientation corroboré par le rapport sur les dépenses fiscales vient appuyer cette orientation en soulignant une baisse notable des incitations fiscales à fin 2024. L’État a opéré un recentrage stratégique avec une réduction de 13% du montant total des exonérations, passant de 36,9 milliards de dirhams en 2023 à 32,1 milliards en 2024.

Cette contraction budgétaire vise à concentrer les incitations fiscales sur des secteurs à plus forte valeur ajoutée. Le rapport révèle une diminution notable des exonérations liées à la TVA, qui ont longtemps représenté la part la plus importante des dérogations fiscales.

En baisse de 28,3%, ces exonérations sont passées de 21,1 milliards de dirhams en 2023 à 15,1 milliards en 2024, signe d’un recentrage nécessaire pour alléger le fardeau sur les finances publiques.

Cette réorientation met en avant des secteurs stratégiques comme l’immobilier et l’énergie, qui continuent de bénéficier de soutiens pour accompagner la relance économique. Des ajustements qui reflètent un objectif clair: rendre les dépenses fiscales plus efficaces, en abandonnant des exonérations jugées moins pertinentes.

Soutien renouvelé à l’investissement privé
Le rapport sur les dépenses fiscales publié en marge du Projet de Loi de Finances pour 2025 souligne que l’impôt sur les sociétés (IS) fait figure d’exception, avec une augmentation des dérogations de 33%. Ce choix traduit une volonté forte de soutenir l’investissement privé, notamment dans des secteurs porteurs comme les énergies renouvelables et l’immobilier. Cela s’explique par le choix de l’exécutif qui place le soutien à l’innovation et à la compétitivité des entreprises comme une priorité, et entend ainsi créer un environnement fiscal favorable au développement de projets stratégiques.

Cette approche incitative témoigne également que la relance économique repose non seulement sur une rigueur fiscale, mais aussi sur des mesures proactives pour attirer des investissements clés.

Parallèlement, le rapport met en lumière un maintien des mesures visant à soutenir le pouvoir d’achat des ménages. En 2024, 7,6 milliards de dirhams, soit 23,5% des dépenses fiscales, sont consacrés à cet objectif, bien que légèrement en retrait par rapport à 2023.

Ce recul est compensé par «un ciblage plus précis des bénéficiaires, avec des incitations à l’épargne et au logement social, adaptées aux populations les plus vulnérables».

Dans la même veine, certaines incitations sectorielles, notamment touchant au secteur agricole, voient leur part diminuer, passant de 13,9% à 7,4% des dépenses fiscales. Ce redéploiement des ressources s’explique par la volonté de rationaliser les dépenses en privilégiant des secteurs à haute valeur ajoutée.

Face à des ressources sous pression, le Projet de Loi de Finances 2025 opte pour une stratégie budgétaire sélective, recentrant les dérogations fiscales sur des secteurs stratégiques. Ce choix, dicté par la rigueur budgétaire, souligne l’un des défis majeurs de l’année à venir, à savoir réussir à maintenir une dynamique de relance tout en préservant l’équilibre des finances publiques.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO



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