Maroc

Lutte contre la violence chez les jeunes : de nouvelles mesures du ministère de la Famille

Face à la montée de la violence chez les jeunes, le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille intensifie son action. Nouvelles mesures, programmes de soutien aux familles et collaboration intersectorielle sont au cœur de la stratégie présentée lors d’un forum dédié à Fès.

Face à la montée inquiétante de la violence chez les jeunes, le ministère de la solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille a annoncé de nouvelles mesures pour endiguer ce phénomène préoccupant. Lors d’un Forum local multisectoriel sur le thème «Pour une vision commune de la prévention de la violence chez les jeunes» organisé les 12 et 13 octobre à Fès, Aawatif Hayar, ministre de tutelle, a réaffirmé l’engagement du gouvernement pour la protection de l’enfance et la mise en place d’actions concrètes pour lutter contre toutes les formes de violence dont sont victimes les jeunes.

Ce forum a rassemblé des acteurs clés de la société civile, du gouvernement, du monde académique et des familles afin de partager les constats, les bonnes pratiques et de formuler des recommandations pour une action concertée. Lors de cet événement, Aawatif Hayar a rappelé que la protection de l’enfance est une priorité nationale qui s’inscrit dans le cadre des orientations du Roi Mohammed VI et du nouveau modèle de développement, en vue d’offrir un environnement protecteur et épanouissant à tous les enfants du Maroc.

Une approche multisectorielle et de proximité
La stratégie nationale pour la protection de l’enfance repose sur une approche multisectorielle, impliquant tous les acteurs concernés, des familles aux institutions, en passant par les écoles et les médias.

Selon la ministre, cette approche se traduit notamment par la mise en place d’une architecture territoriale dédiée, avec des commissions régionales de protection de l’enfance présidées par les walis et les gouverneurs. Des centres d’accompagnement et des unités de protection ont également été créés pour offrir des services d’écoute, d’orientation, d’assistance sociale et de prise en charge psychologique aux enfants et à leurs familles.

Hayar a insisté sur l’importance de l’action de proximité pour une intervention rapide et adaptée aux besoins spécifiques de chaque enfant en situation de vulnérabilité. Elle a également annoncé le lancement d’un projet, en partenariat avec l’Observatoire national des droits de l’enfant, pour la prise en charge des traumatismes psychologiques chez les enfants, notamment ceux ayant subi des violences.

La ministre a également fait état de la création prochaine d’une Agence nationale pour la protection de l’enfance. Elle a souligné que cette agence aura pour mission de coordonner les actions de tous les acteurs impliqués dans la protection de l’enfance, de renforcer l’efficacité du système et de promouvoir une approche intégrée et cohérente au niveau national.

Prévenir la violence et renforcer les familles
La prévention est un axe central de la stratégie nationale. La ministre a souligné la nécessité d’agir en amont pour prévenir les situations de violence et intervenir rapidement auprès des enfants en situation de risque. Cela implique notamment de renforcer les compétences parentales et de sensibiliser l’opinion publique à la problématique de la violence envers les enfants.

Dans ce cadre, le programme Jisr, une initiative phare du ministère, vise à renforcer les familles et à les outiller pour mieux accompagner leurs enfants. Ce programme s’appuie sur un réseau de 120 centres à travers le Royaume qui proposent des services d’écoute, d’orientation, de médiation familiale et de soutien à la parentalité. Mohammed Bouzlafa, doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de Fès, a quant à lui souligné l’importance de la recherche scientifique pour comprendre les causes profondes de la violence. Il a encouragé la collaboration entre les différents acteurs, permettant un échange d’expertises et la mise en place d’actions concertées pour la prévention de la violence.

La violence à l’université : une réalité préoccupante
Parallèlement aux efforts déployés pour prévenir la violence chez les jeunes en général, une étude menée par la FSJES de Fès a révélé une réalité préoccupante. Il s’agit de l’existence de phénomènes d’intolérance et de conflits de valeurs au sein même des universités.

Présentée lors du forum de Fès, cette étude intitulée «La violence urbaine dans le milieu universitaire» met en lumière des manifestations d’intolérance tribale, religieuse et socio-économique, ainsi que des conflits de valeurs exacerbés par les mutations sociétales. L’étude, dirigée par le professeur Azelarabe Lahkim Bennani, s’est penchée sur le cas du campus Dhar Mehraz et a révélé des constats alarmants, notamment la propagation de l’intolérance, une compréhension insuffisante des concepts de citoyenneté et des droits de l’Homme, des difficultés dans la relation étudiants-enseignants et l’influence de facteurs externes tels que la désinformation et les stéréotypes.

Face à cette situation, l’équipe de recherche préconise un renforcement de l’enseignement des valeurs citoyennes, une amélioration de la communication au sein de l’université, un renforcement du cadre juridique, une plus grande implication des acteurs socio-économiques et une lutte contre la désinformation. La mise en œuvre de ces recommandations pourrait contribuer à créer un environnement universitaire plus serein et propice à l’épanouissement des étudiants.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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