Edito. Décalage
Peut-on espérer un retour des prix à la pompe aux niveaux d’avant-covid ? Rien n’est moins sûr ! En tout cas, les automobilistes marocains ont pu constater, à la surprise générale, deux diminutions consécutives des prix à la pompe en septembre. Cette tendance baissière trouve son origine dans un double facteur. D’abord, une économie chinoise, principal consommateur de pétrole dans le monde, qui peine toujours, selon les spécialistes, à repartir, ce qui influe sur la demande.
Ensuite, une production américaine abondante qui atteint les 13 millions de barils/jour en dépit d’une demande timide. De quoi contrarier les plans des pays de l’OPEP. Tout cela plaide pour la poursuite du trend baissier du cours du pétrole, lequel devrait se situer, au dernier pointage, à 74 $ le baril, pour les semaines à venir.
Cependant, ces diminutions, aussi importantes soient-elles, ne se reflètent pas sur les prix à pompe avec la même ampleur. Il y a généralement un décalage d’un mois dû à une différence entre le prix des produits raffinés et celui du Brent dans la mesure où le process d’acheminement des produits aux clients est plus long. Et ce, sans oublier les frais de transport, la taxe, les marges des distributeurs et des stations-services ou encore le taux de change. Le facteur «stock», primordial dans la détermination du prix final, est aussi à prendre en compte.
Dans la plupart des cas, les prix sont fixés suivant une moyenne pondérée entre le nouveau stock et l’ancien stock non écoulé. Ceci étant, d’un point de vue plus macroéconomique, si la situation reste en l’état, le Maroc pourrait réduire davantage sa facteur énergétique et, par la même occasion, améliorer le pouvoir d’achat des ménages. Pourvu que les baisses soient plus conséquentes !
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO