Jeu d’influence : les pays africains au centre de la concurrence mondiale
C’est l’un des constats qui se dégagent malgré le postulat des grandes puissances à parler de partenariat gagnant-gagnant. Les pays africains sont au centre de la concurrence mondiale pour les ressources, de nouveaux corridors commerciaux et des innovations numériques.
Concurrence mondiale : l’Afrique encore un terrain de jeu ?
Les pays africains sont au centre de la concurrence mondiale pour les ressources, de nouveaux corridors commerciaux et des innovations numériques. Les dynamiques géopolitiques jouent également un rôle important dans la définition de l’écosystème des infrastructures en Afrique. Bien que la Chine ait longtemps dominé les investissements dans les infrastructures sur le continent, d’autres puissances mondiales rivalisent pour accroître leur influence.
Les États-Unis, les pays du Golfe et d’autres acteurs géopolitiques intensifient leurs efforts pour financer et développer des projets d’infrastructures critiques en Afrique, stimulés par la concurrence pour l’accès aux ressources naturelles et le positionnement stratégique dans l’économie mondiale. Cela s’est traduit par un environnement plus complexe et concurrentiel, dans lequel les gouvernements et les entreprises africaines doivent naviguer avec prudence parmi les intérêts concurrents et aligner leurs besoins en infrastructures avec leurs objectifs à long terme.
Afrique : Un environnement moins prévisible
En Afrique du Sud, le parti au pouvoir a perdu sa majorité parlementaire lors des élections de mai 2024. Au Sénégal, le candidat de l’opposition a remporté une victoire retentissante, illustrant davantage l’évolution de la dynamique politique dans la région. Au Kenya, des jeunes ont organisé des manifestations à l’échelle nationale, ce qui a conduit le président à licencier l’ensemble du cabinet.
Les entreprises doivent désormais opérer dans un environnement de sécurité et de politique moins prévisible, alors que les gouvernements s’efforcent d’équilibrer l’attraction des investissements avec les demandes sociétales croissantes. Telle est la conviction des auteurs de la neuvième édition de l’ «Africa Risk-Reward Index».
Il s’agit d’un indicateur intéressant pour les investisseurs qui ciblent le continent pour l’année à venir. Il est à noter que ce rapport est conçu pour fournir aux responsables politiques, aux dirigeants d’entreprise et aux investisseurs un guide complet pour s’orienter dans un écosystème d’investissement en pleine évolution sur les marchés clés d’Afrique.
Faire émerger des champions africains malgré les défis
«L’Afrique a besoin de champions et elle réussira à faire émerger ses champions. Sauf que ce n’est pas aux autres de venir le faire à la place des Africains. C’est aux hommes d’affaires et pays africains de le faire par eux-mêmes», disait récemment l’ancien président nigérien, Olesegun Obasanjo.
Ce besoin se note aujourd’hui, à l’heure où les risques d’évolution du continent sont suivis avec une très grande attention, surtout avec l’arrivée au pouvoir de nouvelles générations de dirigeants africains. «Il faut avancer et réduire l’écart qui nous sépare des autres. «L’heure est à la valorisation de nos compétences africaines partout à travers le continent. Et dans ce contexte, je pense que les pays qui ont fait une avancée dans certains domaines peuvent servir d’exemples aux autres, et franchement, j’encourage la collaboration et la coopération intra-africaine», renchérit Obasanjo.
C’est une nécessité au regard de la marche actuelle de nos pays et de la nécessité de faire face aux défis liés à l’emploi et au rattrapage économique que notre continent, dans son entièreté, doit réaliser.
Nos acteurs économiques doivent s’entraider davantage afin de relever l’ensemble de ses défis, liés également à la valorisation de nos ressources dans tous les domaines. Cela contribuera à la transformation locale de nos richesses tout en favorisant une croissance économique inclusive et durable.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO