Maroc

Migration et changement climatique. Plaidoyer pour des politiques publiques intégrées

L’atelier de haut niveau organisé depuis mardi à Rabat par l’OIM sur les liens complexes entre migration, environnement et changement climatique (MECC) s’achève aujourd’hui. Cet événement, réunissant experts, acteurs de la société civile et décideurs, avait pour objectif de renforcer le débat national autour de l’intégration du nexus MECC dans les politiques publiques marocaines.

Face aux pressions croissantes du changement climatique, qui intensifie des phénomènes météorologiques extrêmes tels que sécheresses et inondations, les populations marocaines sont de plus en plus confrontées à des mouvements migratoires. Ces migrations, tant internes qu’externes, rendent urgente l’intégration des enjeux environnementaux dans les stratégies nationales.

L’atelier organisé par l’OIM a permis de recueillir des contributions essentielles pour finaliser le plaidoyer en faveur de l’intégration du nexus migration-environnement-changement climatique (MECC) dans les politiques publiques du pays.

«En collaboration avec le gouvernement marocain et tous les acteurs concernés, nous nous engageons à élaborer des stratégies efficaces pour intégrer les aspects de la migration et du climat dans les politiques publiques», a déclaré Laura Palatini, cheffe de Mission de l’Organisation internationale de la migration (OIM) au Maroc. Selon elle, seule une approche coordonnée et globale pourra protéger les communautés les plus exposées et renforcer leur résilience face aux impacts croissants du climat.

Défis environnementaux accrus

Le Maroc, en raison de sa position géographique unique entre l’Atlantique, la Méditerranée et les régions arides du Sud, est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. Lors de l’atelier, les résultats d’une étude approfondie ont été présentés, révélant comment les dégradations environnementales dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Souss Massa influencent les mouvements de population. Ces déplacements de grande ampleur exposent les communautés à des risques accrus, tels que la malnutrition, les maladies infectieuses et le stress thermique.

Nouzha Bouchareb, ancienne ministre de l’Aménagement du territoire national et présidente de la Fondation ConnectinGroup International, a souligné l’importance de renforcer le plaidoyer pour une meilleure compréhension des interrelations entre migration, environnement et changement climatique. «Une meilleure cohérence et coordination entre les politiques publiques sectorielles est essentielle pour apporter des réponses efficaces et équitables aux défis posés par le changement climatique et les flux migratoires», a-t-elle déclaré.

Intégration coordonnée

Les recommandations issues de cet atelier appellent à renforcer la résilience des communautés locales, à améliorer la gestion des risques environnementaux et à intégrer de manière cohérente le nexus MECC dans les stratégies de développement national. Les participants ont également mis en avant la nécessité d’une production accrue de données probantes pour guider les politiques publiques et d’une coordination renforcée entre les différents acteurs concernés.

Cet atelier a bénéficié du soutien financier de plusieurs partenaires internationaux, dont le Fonds de développement de l’OIM et le Ministère des Affaires Étrangères de la Finlande. Ces contributions sont essentielles pour l’intégration des préoccupations environnementales dans les politiques migratoires du Maroc. L’OIM, avec ses partenaires, continuera à accompagner le Maroc dans la mise en œuvre de ces recommandations et à renforcer sa capacité à faire face aux défis liés aux migrations environnementales.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO

 


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