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Sport en entreprise : motiver ses collaborateurs n’est pas un luxe

Le sport en entreprise est en plein développement au Maroc. Partenariats, subventions pour les collaborateurs, organisations de tournois, toutes les entreprises tentent de tirer profit de l’intégration du sport dans un monde professionnel en constante évolution. Nos invités ont tous mis en place des stratégies différentes pour remporter ce pari.

Garantir de bonnes conditions de travail est essentiel, voire vital,  pour toute entreprise, et ce, pour plusieurs raisons. Les méthodes pour y parvenir sont nombreuses, mais l’une d’entre elles semble encore peu exploitée, celle d’implémenter une culture du sport au sein de l’entreprise. Certes, un certain développement a été observé ces dernières années au Maroc, «mais nous pouvons faire mieux», affirme Youssef Boujlid, secrétaire général de la Fédération marocaine des professionnels du sport (FMPS) et président de la commission sport en entreprise, invité à la table ronde des Inspirations ÉCO.

Selon Boujlid, «beaucoup d’entreprises n’ont pas encore goûté au bénéficié du sport en entreprise, mais une fois qu’elles l’auront fait, elles réaliseront ce qu’il y a à gagner individuellement pour les collaborateurs et collectivement pour l’entreprise. Alors, elles adhéreront au concept du sport en entreprise». Les autres invités autour de la table ont déjà «goûté» quant à eux à ces bénéfices et ne cessent de se développer. C’est le cas, notamment, au sein du groupe Renault Maroc qui organise un tournoi de football depuis 46 ans au sein de son usine de Casablanca (SOMACA) et dispose même de terrains de football dans chaque usine ainsi que de salles de sport pour ses collaborateurs.

Assurer la continuité
Pour Dominique Dumoulin, DRH du groupe Renault Maroc, il existe trois principaux moyens de prendre soin de la santé des employés : «les conditions de travail, l’alimentation et le sport». «La santé des collaborateurs est d’une importance capitale, d’autant plus que certains des parents et grand-parents de nos actuels employés ont travaillé pour l’entreprise. Afin de maintenir  cette continuité, il est impératif de veiller à leur santé», poursuit l’invité, soulignant que «la différence entre une bonne entreprise et une grande entreprise réside dans le fait qu’une bonne entreprise réalise des bénéfices, tandis qu’une grande entreprise a un impact sur la société». Le laboratoire pharmaceutique Sothema, qui octroie des subventions à ses collaborateurs pour s’inscrire dans des salles de sport, organise des tournois de football et a même lancé récemment une académie de football pour les enfants des collaborateurs.

Pour Mourad Benhammacht, directeur du capital humain, de la RSE, du juridique et de la compliance chez Sothema, les conditions de travail, y compris l’expérience collaboratrice, jouent un rôle crucial dans la conservation des talents et la motivation des employés.

«L’intégration du sport en entreprise est une composante essentielle de cette expérience, et bien que nous manquions de statistiques spécifiques au Maroc, l’impact du sport sur la motivation des collaborateurs est indéniable», souligne-t-il.

Conserver les compétences
L’implémentation du sport peut également être un facteur clé d’attraction et de rétention des talents. «Si nous ne prêtons pas attention à tous les éléments de l’expérience collaborateur, il devient difficile de retenir les profils que nous souhaitons vraiment conserver.

Cependant, si nous parvenons à intégrer la dimension sportive, je suis convaincu que cela constitue un élément extrêmement motivant, surtout pour les générations Y et Z, qui attachent une grande importance à leur équilibre entre vie professionnelle et personnelle», estime le directeur du Capital humain chez Sothema.  Un constat également partagé par Samya Elkyas, directrice marketing et développement de Sofac.

Selon elle, «les jeunes générations ne sont plus uniquement attirées par l’offre de rémunération, à l’heure d’intégrer une entreprise». Elle ajoute qu’«être une entreprise sportive est désormais l’un des trois critères les plus attractifs, parce que cela témoigne d’une entreprise en bonne santé, tant sur le plan physique que sur le plan organisationnel». Un autre argument de poids qui devrait encourager de plus en plus d’entreprises au Maroc à investir dans ce domaine, c’est le «renforcement de la marque employeur», estime Samya Elkyas.

En proposant des programmes sportifs attractifs et en soutenant la participation à des événements sportifs externes, les entreprises peuvent se démarquer sur le marché de l’emploi. La directrice marketing et développement de Sofac insiste également sur le rôle crucial du top management pour mettre en place cette culture du sport, qui «certes, prend du temps, mais ne peut être que bénéfique».

Mourad Benhammacht
Directeur du capital humain Sothema

En tant que DRH, je considère que les conditions de travail que nous créons sont essentielles. L’expérience collaborateur englobe divers aspects tels que le flexitime, le télétravail, les conditions de travail, le bien-être physique et mental, ainsi que le sport en entreprise. Bien que nous manquions de statistiques spécifiques au Maroc, l’impact du sport sur la motivation des collaborateurs est indéniable.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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