Plaine de Saiss : le barrage Mdez opérationnel plus tôt que prévu
Les travaux du barrage Mdez, pilier du projet de sauvegarde de la plaine du Saïss, ont atteint un niveau de réalisation de 93%. Grâce aux dernières précipitations enregistrées dans la région, le remplissage de cette infrastructure hydraulique d’envergure a pu débuter avant la date prévue. Censé initialement attendre après son achèvement au moins une année avec d’atteindre un niveau de précipitations supérieur à la moyenne, le barrage Mdez voit son calendrier d’opérationnalisation s’accélérer.
Cette avancée est rendue possible par les pluies abondantes qui se sont abattues récemment sur la zone du Saïss. D’un coût de 5,8 milliards de dirhams, cet ouvrage hydraulique représente un maillon essentiel du plan de sauvegarde de la plaine du Saïss. Conçu pour transférer 125 millions de mètres cubes d’eau par an, il permettra d’irriguer 30.000 hectares répartis sur 5 provinces de la région Fès-Meknès. Pas moins de 7.300 exploitations agricoles bénéficieront de cette ressource en eau précieuse.
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Chargée de mener à bien le chantier dans les meilleurs délais, la société SGTM fait face à un défi de taille. Après avoir repris les rênes du projet le 1er novembre 2022, après une interruption temporaire (suite à la défaillance de la société en charge du projet), la SGTM a bénéficié d’une enveloppe supplémentaire de 390 millions de dirhams avec pour objectif de finaliser la construction du barrage Mdez avant fin 2024. Un calendrier serré qui l’a obligée à accélérer la cadence sur tous les fronts. La SGTM a dû d’abord boucler l’achèvement du génie civil, notamment la finalisation des ouvrages anti-crues indispensables.
Parallèlement, elle devra aménager les accès supplémentaires et les installations nécessaires à la poursuite du chantier. Ensuite, la société aura la lourde tâche de mener à bien l’achèvement des travaux du barrage principal et de ses ouvrages annexes. Elle sera également chargée d’installer les équipements de surveillance et d’auscultation.
Enfin, les routes d’accès définitives, plateformes et ouvrages de franchissement devront être réalisés dans les temps impartis. Un travail d’envergure pour permettre la mise en service rapide de cette infrastructure hydraulique vitale pour la région.
Une aubaine pour l’économie régionale
Au-delà de l’irrigation, le barrage Mdez contribuera également à la protection contre les inondations et à un recours moindre à la nappe phréatique du Saïss. Un impact économique d’envergure est attendu, avec la création de 8,7 millions de journées de travail durant le chantier et 10.000 emplois lors de son exploitation. Quelque 36.600 personnes profiteront directement des retombées de ce projet hydraulique. Le ministre de l’Équipement et de l’Eau s’est félicité de cette avancée majeure et annoncé son opérationnalisation prochaine, une fois les derniers travaux achevés.
Le chantier en aval du barrage suit son cours
Le barrage Mdez n’est que la partie émergée de l’iceberg. En aval, un projet de transfert des eaux est également en cours sous la houlette du ministère de l’Agriculture. Son avancée suit le calendrier établi, avec pour objectif de résoudre le déficit hydrique chronique de la nappe du Saïss, estimé à 100 millions de m3 par an.
L’infrastructure prévoit une alimentation gravitaire sur 20.000 hectares (ha) et un système de pompage sur 10.000 ha supplémentaires. Un moyen de pérenniser l’agriculture irriguée locale, de valoriser l’utilisation de l’eau et d’intensifier la mise en valeur des terres.
Les revenus des agriculteurs pourraient ainsi augmenter de 30.000 à 50.000 dirhams par hectare, permettant également de désenclaver les populations rurales. Lancés fin 2019, les travaux sur l’adducteur principal long de 60 km, comprenant trois tunnels hydrauliques et de nombreux ouvrages annexes, avancent bon train. Le déploiement du réseau de distribution, entamé un an plus tard, suit également son cours.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO
