Maroc

Khémisset mineral project : Emmerson toujours pas fixée sur son sort

La firme minière anglaise Emmerson, en charge du projet de potasse à Khémisset, espère obtenir l’autorisation environnementale pour démarrer son activité, durant le premier semestre 2024. En attendant, le groupe étudie le potentiel de la struvite et de la vivianite, afin de créer un engrais plus performant.

En attendant la décision du Comité ministériel relative à l’obtention de l’autorisation environnementale, Emmerson PLC «continue de faire progresser les discussions avec les principaux fournisseurs, acheteurs et financiers en vue de parvenir à un bouclage financier à la mi-2025», révèle un document du cabinet de conseil Liberum, dont les Inspirations ÉCO détiennent copie.

Struvite et vivianite
La firme demeure confiante grâce à la découverte de deux nouveaux sous-produits, comme révélé dans son étude de cadrage, publiée en février. Il s’agit de la struvite et de la vivianite. Le premier est un engrais multinutriment à libération lente, contenant de l’azote, du phosphore et du magnésium et le second contient du phosphore et du fer. La struvite, qui est déjà commercialisée en Amérique du Nord, est considérée comme un engrais haut de gamme, dont le prix atteint les 1.000 $ la tonne.

Or à Khémisset, il serait possible d’en produire à des volumes relativement faibles, mais avec une meilleure teneur et à un prix plus bas, indique la firme. Quant à la vivianite, elle n’est toujours pas commercialisée en tant qu’engrais. Cependant, cette dernière pourrait être associée à de la potasse et de la struvite,  pour en faire un engrais d’une valeur encore plus élevée.

Cet engrais se vendrait plus cher, mais permettrait aux agriculteurs de faire des économies sur le long terme, étant donné que son application serait moins fréquente, explique la firme dans sa note. De plus, ce nouvel engrais est susceptible de «renforcer la position du Maroc en tant que plaque tournante des engrais et acteur clé de la sécurité alimentaire mondiale».

Chute en bourse
«L’action d’Emmerson devrait augmenter fortement après l’obtention de l’autorisation environnementale, à la mi-2024, ce qui devrait être suffisant pour réaliser le bouclage financier», souligne le cabinet. La firme a terminé l’année 2023 avec environ 2 M$ de liquidités. En attendant les développements réels, Emmerson prévoit un montage financier total de 613 M$, dont 35 M$ pour les frais généraux et le fonds de roulement, révèle la même source.

Ce montant comprend un investissement de la part de GSM, Global sustainable minerals (GSM), soutenu par le milliardaire indonésien Indra Widjaja. «Favorable» au projet, le magnat des mines «a confirmé son intention de s’engager dans le financement, une fois l’autorisation obtenue».

GSM avait déjà convenu d’une enveloppe d’environ 47 M$ en novembre 2021, mais cet accord a expiré en septembre 2023. Le projet de potasse à Khémisset serait le plus grand d’Afrique et l’un des moins coûteux, selon la firme qui évoquait un coût d’investissement pré-production de 387 M$. À cela s’ajoutent les avantages en termes d’infrastructure pour une construction de la mine plus rapide et moins coûteuse, la proximité du port et des principaux marchés, permettant de réduire les coûts de livraison, en plus des conditions fiscales avantageuses offertes par le Royaume.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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