Mahi Binebine : le but de ce festival est de faire lire les gens
Mahi Binebine
Président du FLAM
Qu’est-ce qui différencie concrètement cette édition de la première ?
On a voulu sortir quelque peu des thèmes de la première édition, notamment la colonisation, le post-colonialisme, l’esclavage… On a utilisé tous les sujets qui fâchent. Pour cette année, on veut laisser la rencontre plus ouverte, ce qui dépendra bien-sûr de la «Leçon inaugurale» qui aura lieu le premier jour, et qui sera donnée par Souleymane Bachir Diagne, le célèbre philosophe sénégalais, qui est exceptionnel. Pour cette édition, on a la chance d’avoir des écrivains de renom venus des quatre coins d’Afrique et de la diaspora et grâce auxquels le public pourra découvrir la littérature africaine par des Africains.
Quelles seront les grosses pointures qui marqueront cette édition ?
Il n’y aura que des grosses pointures. Il est prévu un grand entretien avec Edgar Morin, Mathias Enard, Bachir Diagne et peut-être Le Clézio, s’il va mieux, car il est malade pour le moment. Comme il y aura des tables rondes en marge du festival, notamment celle des écrivains qui sont nés en Afrique, comme Jean-Noël Pancrazi (né en Algérie), Christine Orban (née à Casablanca, Teresa Cremisi, l’ancienne patronne de Flammarion (née au Caire…). On s’ouvre petit à petit, tout en gardant l’identité africaine lors de toutes nos rencontres.
Quelles sont vos autres attentes pour cette deuxième édition ?
Le but de ce festival est de faire lire les gens. La première édition a été un succès total et là, on a deux libraires de prévues, dont une s’est carrément installée aux étoiles de Jamaâ El Fna, à l’année. Donc, notre but est de rapprocher le livre du lecteur, afin de mieux faire connaitre cette littérature extraordinaire au jeune public marrakchi et marocain.
Ahmed Ibn Abdeljalil / Les Inspirations ÉCO