Industrie hôtellerie : Rififi à la FNIH
Face à la révision des statuts de la FNIH, à travers l’abolition de la limitation à deux mandats du conseil d’administration et de la présidence du bureau, les deux associations régionales de l’industrie hôtelière de Marrakech-Safi et Agadir-Souss Massa entendent s’abstenir de participer à l’AG extraordinaire de ce lundi 27 novembre 2023. Elles appellent à sa suspension en proposant la création d’un comité transitoire pour traiter la problématique de la légalité de la FNIH.
Le torchon brûle au sein de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH). Et c’est la révision des statuts – à travers l’abolition de la limitation à deux mandats du conseil d’administration et de la présidence du bureau de cette entité professionnelle – qui a mis le feu aux poudres.
Aujourd’hui, la situation risque de se compliquer si la révision des statuts était approuvée à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire (AGE) prévue pour ce lundi 27 novembre, car elle serait synonyme de retrait des associations régionales de l’industrie hôtelière (ARIH) de Marrakech-Safi et Agadir-Souss Massa. Ces deux dernières ont rendu public un communiqué destiné aux corporations professionnelles où elles ont expliqué leur prise de position commune face à la situation, jugée non légale, du Conseil d’administration (CA) et de la présidence du bureau fédéral, qui perdure.
À noter que ces associations, qui représentent les deux destinations phares de l’activité touristique au Maroc, se sont déjà abstenues de participer à l’AG extraordinaire du 27 novembre 2023. Ils ont appelé à cette occasion à sa suspension avec l’activation du dialogue et la création d’un comité transitoire qui serait accompagné par un juriste afin de veiller à l’élaboration d’une procédure conforme à la législation en vigueur.
L’amendement des statuts : source du différend
Contacté à ce sujet, Lahcen Zelmat, président de la FNIH, n’a pas répondu à nos différentes sollicitations téléphoniques à l’heure où nous mettions sous presse. Rapide rappel des faits : le mandat du CA et du président de la FNIH a expiré depuis le 11 mai 2021. Des prolongations ont été décidées lors des assemblées ordinaires, jusqu’à fin décembre 2022 avec deux années additionnelles, après la crise sanitaire et le contexte de reprise touristique. Pour remédier à cette situation, le CA avait décidé d’amender les statuts lors d’une réunion tenue le 31 octobre 2023.
Cependant, des problèmes ont émergé lors de ladite réunion, selon le communiqué des deux associations, notamment concernant les amendements ajoutés aux statuts en projet, liés à la question de l’ouverture des mandats.
«En raison de ces lacunes et d’autres concernant la gestion globale de la fédération, nous exprimons notre position commune qui n’a pas été prise en compte lors de la rédaction de ce texte», souligne le communiqué de l’ARIH de Marrakech et Agadir.
De ce fait, les deux associations ont exprimé leur rejet de la prolongation de l’éligibilité à plus de deux mandats en exigeant que les mandats du président et du conseil reste limité à deux.
Voix : prorata en fonction de la capacité litière
Par ailleurs, les statuts actuels ne permettent pas au bureau sortant de se présenter, précisent les deux associations, étant donné qu’il a déjà cumulé deux mandats de trois années, en plus de la période additionnelle ayant suivi la covid.
Parmi les doléances des deux associations, figure la question du nombre de voix. Fixé à quatre pour chaque association ce nombre devrait être déterminé au prorata de la capacité en chambres de chaque région, estiment les contestataires.
De ce fait, seules les statistiques officielles du ministère du Tourisme sont proposées par les deux associations comme base de calcul, selon l’AIH d’Agadir et Marrakech. De plus, pour les «membres affiliés», les deux associations ont appelé à ne pas les intégrer aux statuts, en se limitant aux membres de droit, notamment les 12 associations régionales et chaînes hôtelières, pour plus d’efficacité des réunions. Affaire à suivre…
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO