Fruits et légumes : les maraîchers veulent accélérer la refonte des circuits
En marge de l’assemblée générale de l’AMCOM, prévue samedi, les enjeux liés aux normes de sécurité alimentaire, notamment au sein du marché interne, seront soulevés dans le cadre de la réorganisation, tant attendue, des circuits de commercialisation et de distribution régissant les produits agricoles sur le marché national.
Inflation alimentaire, hausse des prix du transport, décalage du calendrier de production en raison de la canicule survenue au mois d’août… C’est dans un contexte plutôt délicat que l’Association marocaine des conditionneurs maraîchers (AMCOM) tient son assemblée générale ordinaire en partenariat avec l’Association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL).
L’occasion de soulever l’épineuse question de la réorganisation des circuits de commercialisation et de distribution régissant les produits agricoles, puisque le marché national continue de pâtir de plusieurs difficultés liées à ce système à commencer par l’accélération de la réforme des marchés de gros des fruits et légumes, d’où l’insertion de cette thématique en marge de l’assemblée de l’AMCOM, samedi 16 septembre 2023, au Complexe horticole d’Agadir, qui coïncide avec le début de la prochaine campagne. L’objectif est d’aborder le rôle clé des stations de conditionnement dans la restructuration des circuits de commercialisation des produits agricoles au Maroc en relation avec les enjeux liés aux normes de sécurité alimentaire, notamment au sein du marché interne.
Normes de sécurité : il reste beaucoup à faire
Selon ce collège de valorisation, «il reste encore beaucoup à faire pour organiser et restructurer les circuits de distribution des produits agricoles au niveau national tout en procédant à l’amélioration des normes sur les marchés locaux afin de renforcer la confiance des consommateurs dans les produits agricoles locaux». En outre, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement qui ont marqué le marché ces dernières années exercent une pression de plus en plus forte sur les ménages et entraînent plusieurs dysfonctionnements accompagnés d’une flambée des prix et une mauvaise qualité des produits.
Actuellement, cette question a déjà fait l’objet de plusieurs avis et autosaisines de la part du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Le même constat a été déjà dressé également par le rapport de la mission exploratoire temporaire de la Chambre des représentants qui a émis plus de 64 recommandations au sujet des fragilités du système de commercialisation et de distribution des produits agricoles frais et périssables en relation avec les normes sanitaires, mais aussi le rapport annuel de la Cour des comptes au titre des années 2019 et 2020.
Renforcer la confiance des consommateurs
C’est pourquoi cette question des normes et de la sécurité alimentaire des produits agricoles périssables sur le marché local est devenue un enjeu important, même pour la profession, afin de renforcer la confiance des consommateurs dans les produits agricoles locaux.
En effet, selon l’AMCOM, il existe encore des différences dans la qualité des produits commercialisés sur les marchés locaux, d’où le rôle que peuvent jouer les stations de conditionnement de primeurs. Ces dernières sont équipées, selon l’association, de technologies de traitement, d’emballage, de stockage et de protocoles de contrôle qui peuvent être un levier pour la sécurité alimentaire en matière de produits destinés aux marchés internes. En outre, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement entraînent, à l’instar de l’année dernière, des inefficacités sur le plan de circuit de distribution et une mauvaise qualité des produits.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO