Qualité des cursus, frais de scolarité, trendy sectors…
Par Khalid Doumou
Chercheur pluridisciplinaire, analyste écono- mique et financier
Après l’annonce des résultats du baccalauréat, toutes sections confondues, de nombreux lauréats au Maroc ne savent pas où donner de la tête. Des fois cela est dû à un défaut dans la politique d’orientation proposée par les conseillers en la matière, d’autres fois à des contraintes de moyennes insuffisantes obtenues au bac, et qui n’autorisent pas l’accès direct à certaines filières dites d’excellence. Quoi qu’il en soit, et en tant que chercheur pluridisciplinaire, je peux dire sans peur de me tromper que l’offre marocaine pour ce qui est des études post-bac a énormément évolué ces dernières années. Une première dans l’histoire de l’enseignement supérieure est à relever, c’est la bourse de 7.000 DH qui va désormais être octroyée aux doctorants marocains dès le début de la prochaine rentrée 2023-2024. En 2022, pour ce qui est du montant des bourses d’études accordées aux étudiants marocains, il s’est élevé à 2,3 milliards de dirhams. Mon premier réflexe quand on me parle enseignement supérieur en 2023, au Maroc, c’est de lier le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur de la Formation professionnelle et de la Recherche scientifique, avec celui du ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, et ce, de manière indéfectible. Le ministère de l’Enseignement supérieur s’est fixé comme objectif «100.000 certificats parallèles» d’ici 2026 dans le digital, et va installer le projet de création d’écoles de coding baptisé «Code 212» dans chaque université en aménageant des espaces libres de codage ouverts aux étudiants. Je vais donc partager avec plaisir avec les lecteurs des Inspirations ÉCO mon ressenti sur la qualité des cursus académiques au Maroc, et sur les études un peu tendance de ces dernières années, illustrées sur cette petite liste, bien évidemment non exhaustive : Clean energy, Virtual reality, Emerging markets, Logistics, Cloud computing, Bitcoin, Electric cars, Genome sequence editing, Microchips, Wearables, Telecoms, 5G, Machine learning, Biotech, Big Pharma, S&P, Data Farms, Aerospace, Recycling, Plant meat, E-sports Gaming (training, coding et testing), Content streaming, 3D printing, Remote working, IPO’s, Disruptive technologies, $0 Commission stock trades, Legalized Cannabis, Driverless, Robotics, Chat GPT and the likes. Pourquoi ai-je nommé les trendy sectors en anglais ? Pour expliquer à notre jeunesse l’importance de l’apprentissage des langues étrangères et en premier lieu, l’anglais, langue par excellence de la recherche scientifique et technique. L’offre estudiantine s’est énormément diversifiée chez nous en termes géographiques et financiers. Il existe des frais de scolarité dans les établissements du supérieur variant de 30.000 à plus de 110.000 dirhams par an, sans compter les frais d’inscription qui peuvent atteindre jusqu’à 5.000 DH. Nous disposons également d’universités très huppées (UM6P Polytechnique, Cadi Ayyad de Marrakech, Hassan II de Casablanca, Mohammed V de Rabat, Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, Abdelmalek Saâdi de Tétouan, Mohamed 1er d’Oujda, Moulay Ismail- Présidence de Meknès, Nouveau Complexe Universitaire d’Agadir, Al Akhawayn University anglophone d’Ifrane, Chouaib Doukkali d’El Jadida, IIHEM de Rabat, l’Université Internationale de Rabat, l’École Nationale d’Architecture de Rabat, l’Université Euro-méditerranéenne de Fès, l’Université Mundiapolis de Nouaceur, l’École Nationale de Commerce et de Gestion, Ibnou Tofail de Kénitra, IAV de Rabat…) sans parler des écoles d’ingénieurs de plus en plus spécialisées (AIMAC, EHTP, EMI, EMM, EMSI, ENAM, ENFI, ENIM, ENPL, ENSA Marrakech, ENSA Agadir, ENSA Fès, ENSAM, ENSAO, ENSAS, ENSAT, ENSEM, ENSIAS, EPSIEL, ERA, ERN, ESI, ESITH, ESTA, ESTC, EST Essaouira, ESTAM, ESTO, ESTS, EST-Salé, High Tech Ingénierie, IMM, INSEA, Institut Supérieur Vinci, INSU, ISFORT, SUPEMIR, et SUP Télécom, INSEP… pour ne parler que des plus médiatisées). Que ce soit concernant les études de gestion, de commerce, de bourse et de finance, techniques et technologiques (ingénieurs et quants mordus de chiffres) ou encore celles qui mènent à des professions libérales bien rémunérées (médecin, avocat, notaire, hâbleur influenceur…), le Maroc se présente comme un géant du continent africain en termes d’offre en cursus universitaires très diversifiés.
Dans le but d’inaugurer une nouvelle ère de progrès et de modernisation de nature à propulser la qualité et l’efficience de l’écosystème de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation (ESRI) et à en faire un levier d’accélération de la trajectoire de développement de notre pays, le ministère a annoncé le lancement du Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’ESRI (PACTE ESRI 2030). De portée stratégique et orienté action, ce Plan tire sa substance des choix prioritaires du Nouveau Modèle de Développement et vise à traduire en actions concrètes les priorités du programme gouvernemental en matière de développement du capital humain et d’insertion du Maroc dans la société de l’économie du savoir, l’économie de la connaissance, l’économie de l’immatériel ou encore le capitalisme cognitif. Pour aider nos étudiants en herbe ne sachant pas vers quelle filière s’orienter, je me permettrais donc de partager cette liste de domaines qui seront très demandés dans un futur très proche. Pour ce qui est de la recherche scientifique , il faut également noter la révolution des Open Ai, Chat GPT et autres Copilot X, outils d’intelligence artificielle permettant d’être beaucoup plus exhaustifs en termes de collecte et d’analyses des données.
Pour avoir une idée plus globale, je vous livre ce chiffre astronomique : La Harvard University, avec des fonds de dotation des anciens élèves et des mécènes de $50,9 milliards pour 2022, est la plus riche université dans le monde.
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO