Green deal : les entreprises marocaines en première ligne face aux défis de la décarbonation
Le récent séminaire organisé conjointement, le 6 juin 2023 à Casablanca, par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et l’Union européenne (UE), a mis en lumière l’importance du Pacte vert européen et les opportunités qu’il offre au secteur privé marocain dans la transition vers une économie verte. Comme pour souligner l’alignement d’ambition durable entre le Maroc et l’UE, les représentants de quatre directions générales de l’UE ont présenté les nouvelles réglementations industrielles et environnementales. Les intervenants ont souligné la nécessité d’une collaboration internationale et de politiques incitatives pour garantir une transition équitable et créer un marché vert innovant.
Le 6 juin 2023, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et l’Union européenne ont organisé un séminaire à Casablanca sur le thème «Le green deal : un pacte vert pour l’Union européenne, le Maroc en tête». Cette rencontre, qui a réuni des représentants de quatre directions générales de l’UE, avait pour objectif de présenter les nouvelles réglementations industrielles et environnementales du Pacte Vert européen, ainsi que les opportunités qu’il offre au secteur privé marocain. Le séminaire CGEM-Union européenne sur le Pacte Vert a réuni à Casablanca les acteurs clés de l’économie marocaine pour discuter des défis et opportunités de la transition écologique. Les nouvelles réglementations industrielles de l’UE et les perspectives offertes par ce pacte, qui ont été présentées, ont mis en avant l’importance de la collaboration internationale pour garantir une transition équitable et créer un marché vert innovant.
Pour souligner l’importance de cette session dans la compréhension des enjeux et des réformes ambitieuses du Pacte vert européen pour les entreprises marocaines, Abir Lemseffer, coordinatrice principale des relations de la CGEM avec les institutions européennes, n’a pas manqué de relever le fait que si «le Maroc et l’Union européenne partagent une ambition commune en matière de durabilité, lorsqu’on descend un cran plus bas dans la mise en œuvre auprès des entreprises, auprès des parties prenantes, on peut dire que cela devient plus complexe, pour ne pas dire problématique». Cette déclaration en dit long sur les défis qu’il reste encore à relever, dans le cadre du partenariat commercial privilégié entre le Maroc et l’Union européenne.
Le Maroc et l’UE alignés dans leur ambition pour une économie verte
Chakib Alj, président de la CGEM, a ouvert le séminaire en soulignant l’urgence d’agir face aux effets du changement climatique qui affectent déjà nos vies. Il a souligné que le Maroc partage avec l’UE une ambition commune en matière de durabilité, mais que la mise en œuvre concrète de cette transition écologique peut être complexe pour les entreprises.
Néanmoins, il a souligné les opportunités qui se présentent pour les entreprises marocaines et européennes dans la création d’un marché vert et innovant, qui pourrait servir de modèle mondial. Le président de la CGEM met également en avant l’importance de la coopération internationale pour faire face aux défis de la transition écologique. Il mentionne la nécessité de trouver un équilibre entre l’incitation à l’innovation sur le marché vert et la garantie d’une transition écologique juste.
Il souligne que l’UE devrait tenir compte de l’expérience du Maroc et de l’Afrique dans cette transition, et a appelé à considérer le Pacte vert comme une proposition de partenariat international visant à orienter l’économie mondiale vers un avenir plus vert et durable. Le séminaire CGEM-UE a permis de souligner l’importance du Pacte vert européen pour le Maroc et son secteur privé. En tant que premier partenaire commercial de l’UE, le Royaume a un rôle clé à jouer dans la transition écologique, et les entreprises nationales ont l’opportunité de se positionner en tant qu’acteurs majeurs de cette transformation. La décarbonation de l’économie et la transition vers une économie verte représentent des défis législatifs importants, mais aussi des opportunités économiques. Les mécanismes d’ajustement aux frontières pour le carbone, prévus pour 2026, sont un exemple clé de ces enjeux. Les industries stratégiques marocaines sont prêtes à répondre à ces mécanismes et comprennent l’importance de cet événement pour stimuler l’innovation verte dans le monde industrialisé.
Des défis à relever
Il est impératif de relever ensemble le défi consistant à montrer au monde que la transition écologique peut se faire de manière collaborative, sans fragmenter les marchés verts émergents. Pour y parvenir, deux aspects sont essentiels, selon Alj. Tout d’abord, les décideurs politiques doivent continuer à fournir des incitations qui encouragent l’innovation et la transition vers le marché vert. Il est nécessaire de trouver un équilibre entre la mise sur le marché de nouvelles technologies et la garantie d’une transition écologique équitable pour tous les acteurs concernés. Cela nécessite une réflexion approfondie sur les politiques économiques et les mesures incitatives appropriées pour accompagner cette transition.
Deuxièmement, le développement de partenariats mondiaux solides est essentiel. Les consommateurs européens sont de plus en plus soucieux de l’environnement, ce qui crée une demande croissante pour des produits et services durables. Le Maroc reconnaît le potentiel du marché durable et souhaite partager cette histoire avec le reste du monde. Il est nécessaire de faciliter l’accès des entreprises marocaines et européennes à ces marchés, tout en renforçant la coopération internationale pour soutenir les transitions écologiques et numériques.
Dans ce contexte, le Pacte vert entre le Maroc et l’UE, établi grâce à un mémorandum d’entente signé en novembre 2022, revêt une importance capitale. Il incarne une proposition de partenariat international visant à orienter l’économie mondiale vers un avenir plus vert et plus durable. «En tant qu’acteurs ultimes de sa mise en œuvre, les entreprises marocaines sont prêtes à collaborer avec leurs homologues européennes pour garantir une transition juste et équitable pour tous», a tenu à souligner Alj. Le Royaume, en tant que premier partenaire commercial de l’UE, est pleinement engagé dans cette transformation et reconnaît l’importance de la coopération internationale pour relever ces défis. Les décideurs politiques doivent continuer à fournir des incitations appropriées et les partenariats mondiaux doivent être renforcés pour créer un marché vert et innovant, capable de servir de modèle pour le reste du monde. Ensemble, le Maroc et l’UE peuvent œuvrer en faveur d’un avenir plus durable pour tous.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO