Soudan : une nouvelle trêve entre en vigueur
Une nouvelle trêve de 72 heures est entrée en vigueur dimanche à l’aube au Soudan. Annoncée la veille par les médiateurs saoudiens et américains, elle doit une nouvelle fois tenter de mettre un terme aux combats qui se sont intensifiés entre les camps des deux généraux rivaux.
Il s’agit d’une énième trêve entre les Forces armées soudanaises et des Forces de soutien rapide (FSR), après de nombreuses autres qui n’ont quasiment pas été respectées. Elle intervient alors qu’une conférence internationale sur l’aide au Soudan, parrainée par l’Arabie saoudite, est prévue ce lundi à Genève. Outre l’arrêt de tout mouvement et d’attaque pendant trois jours, les deux camps ont convenu d’acheminer de l’aide humanitaire dans tout le Soudan. Les combats opposant l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des FSR, dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, ont généré une crise inextricable. En deux mois de guerre, plus de 2.000 personnes ont été tuées, selon l’ONG ACLED. L’ONU estime que plus de 2,2 millions de personnes ont été déplacées par le conflit et que 25 des 45 millions d’habitants dépendent désormais de l’aide humanitaire pour survivre.
Aucun scénario de paix en vue
Les FSR, qui accusent l’armée de cibler spécifiquement des quartiers résidentiels, ont affirmé avoir abattu samedi un avion de chasse de l’armée. Sur une vidéo partagée par les paramilitaires sur Twitter samedi, on peut voir des maisons en briques détruites et des couvertures qui recouvrent ce qui semble être des cadavres. «Les balles feront office de médiation» entre l’armée et les paramilitaires, a déclaré le général Yasser Atta, adjoint du chef de l’armée, dans une vidéo publiée vendredi.
Malgré des tentatives de médiation menées notamment par Ryad et Washington, aucun scénario de retour à la paix n’est en vue. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a prévenu samedi dans un communiqué annonçant la trêve que «dans le cas où les parties ne respecteraient pas le cessez-le-feu de 72 heures, les facilitateurs seront contraints d’envisager de reporter les pourparlers de Jeddah» en Arabie saoudite où se sont tenues des négociations entre camps rivaux depuis plusieurs semaines. Des tirs avec «divers types d’armes» ont aussi été signalés par des habitants du sud de Khartoum, tandis que dans la banlieue nord résonnent des «tirs de roquettes et d’artillerie lourde», ont affirmé des témoins à l’AFP.
Dans ce chaos, des quartiers entiers de la capitale sont privés d’eau potable et l’électricité ne fonctionne que quelques heures par semaine. Des bombardements d’artillerie lourde ont par ailleurs visé Khartoum Nord (Bahri) et des combats se sont produits dans la région d’Al-Shajara (sud) près d’une base militaire, ont rapporté des témoins.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO