Souss-Massa : l’ORMVA se penche sur la caractérisation des filières maraîchères
Cette caractérisation est basée sur deux missions. La première porte sur la mise en œuvre d’un recensement, par commune territoriale, des exploitations consacrées au poivron et à la tomate, notamment la ronde et la tomate de segmentation. La seconde a trait, notamment, à l’analyse technico-économique des filières précitées.
C’est dans l’objectif de caractériser les filières maraîchères de la Région Souss-Massa, essentiellement dans la province de Chtouka Ait Baha, que l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMVA) a lancé une assistance technique dont l’exécution nécessitera une année. Cette caractérisation sera articulée autour de deux missions. La première porte essentiellement sur la mise en œuvre d’une recensement et un recueil, in situ, des exploitations – par commune territoriale – des données géographiques et agricoles relatives aux exploitations de poivron et de tomate (notamment la ronde et la tomate de segmentation). À noter que durant la campagne 2022-2023, la filière relative à ces deux légumes, au niveau de la zone d’action de l’ORMVA Souss-Massa, a couvert 7.200 ha. Dans le détail, la superficie de la tomate ronde est de 3.900 ha et celle de la tomate segmentée est de 3.300 ha. Concentrée principalement à Chtouka Ait Baha, la production de la tomate est assurée par près de 800 exploitations agricoles.
Poivron : une superficie de 2.200 ha
Pour sa part, la superficie consacrée au poivron est de 2.200 ha, partagée entre 250 exploitations agricoles. Quant aux stations de conditionnement relevant de la Région de Souss-Massa, leur nombre de s’élève à 48 unités. Elles intègrent toutes des frigos pour le stockage frigorifique. Outre la mise en place d’un Système d’information géographique (SIG) dédié aux exploitations de la tomate et du poivron, la seconde mission de cette étude de caractérisation consiste en une analyse technico-économique desdites filières ainsi que de certaines autres variétés (petits pois, courgette, haricot, piment fort, pomme de terre, melon et pastèque).
Dans ce sens, il s’agit de prendre en considération la superficie, le rendement, les charges de production, tout en faisant ressortir des indicateurs socio-économiques des filières en matière d’emploi, de valeur ajoutée et de valorisation du m3 d’eau. Il est question aussi d’établir des listes exhaustives des exploitations de ces espèces et superficies des espèces maraîchères pour l’actualisation de la base de données des stations de maraîchage.
Contrat-programme : 11,4 millions de tonnes en 2030
Par ailleurs, il est à noter que le contrat-programme 2009-2020 dont l’un des piliers concernait la mise à niveau de la filière maraîchère destinée à l’exportation de primeurs, visait une superficie cultivée de 53.000 ha et une production de 3,2 millions de tonnes (dont 1,7 million destiné à l’export). Le tout pour un investissement de 21 MMDH et la création de 40 millions de journées de travail.
En 2020, date d’achèvement du Plan Maroc vert, la superficie a été améliorée de 32% atteignant 40.000 ha environ, et générant une production moyenne de 2,3 millions de tonnes dont 1,15 million exporté. Quant au nouveau contrat-programme de la filière, il entend porter la production maraîchère à 11,4 millions de tonnes en 2030. Cette dernière était de 7,4 millions en 2020. Avec une extension de 57.000 ha, la superficie cultivée passera de 251.000 ha à 308.800. L’équivalent de 20.200 ha seront conduits sous serre, pour un objectif de 2,5 millions de tonnes à l’export à l’horizon 2030 (contre 1,2 million en 2020).
La déclinaison des deux fondements de la stratégie agricole Génération Green au niveau de la filière maraîchère générera un investissement global de 8,42 MMDH pour la mise en œuvre des actions prévues dans le cadre du Contrat-programme 2021-2030 avec la FIFEL (Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation des fruits et légumes). Cette dernière mobilisera 5,15 MMDH de ce montant alors que l’État assurera 3,27 MMDH sous forme de contributions, à travers les investissements du secteur privé et la mise en œuvre de la stratégie Génération Green.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO