Journée internationale de la biodiversité : l’ANEF met en avant le parc Souss-Massa
C’est sur le Parc national de Souss-Massa (PNSM) que le choix s’est porté pour célébrer la Journée internationale de la biodiversité. Cet événement s’est déroulé en présence d’Abderrahim Houmy, directeur général de l’Agence nationale des eaux et forêts et de Patricia Llombart Cussac, ambassadrice de l’Union européenne au Maroc, en présence d’une délégation de neuf ambassadeurs des États membres de l’UE accrédités au Maroc.
Au moment où le Maroc obtenait deux certificats de désignation des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM) délivrés par la FAO et l’Union Européenne (UE), l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) célébrait mardi, à l’instar des autres pays du monde, la Journée internationale de la biodiversité. Le choix a porté sur le Parc national de Souss-Massa (PNSM) qui s’étend sur une superficie de l’ordre de 33.800 ha. Avec 11 sites, le Maroc dispose globalement de 766.647 ha de parc nationaux, soit 3,7% de la superficie totale du pays.
Dans ce sens, l’ANEF et ses partenaires, notamment l’UE, ont développé des programmes visant la conservation de ces parcs et leur valorisation écotouristique ainsi que le renforcement des programmes actuels de conservation de la faune, avec leur extension à d’autres espèces menacées ou disparues. Ce n’est donc pas un hasard si le Parc national de Souss-Massa a été choisi, en particulier à l’occasion de la visite à Agadir d’une délégation composée des ambassadeurs de l’Union européenne, des États membres accrédités au Maroc, des conseillers et de la Banque européenne d’investissement (BEI) où ils ont pris connaissance des actions entreprises par l’ANEF.
«Cette visite de terrain a mis en avant le Parc national Souss-Massa en général et sa diversité biologique, mais aussi, son écomusée équipé par l’ANEF afin de contribuer au développement et à la diversification du produit touristique de la destination Agadir. Actuellement, nous nous apprêtons à sceller un partenariat tripartite avec plusieurs intervenants afin de mieux valoriser ce site. Ce projet s’inscrit dans le cadre du développement et de la gestion du tourisme durable au sein du parc, dans le cadre de la stratégie forêts du Maroc 2020-2030», explique Abderrahim Houmy, directeur général de l’ANEF.
PNSM : l’écomusée, une infrastructure d’accueil
Il y a lieu de préciser que les travaux de l’écomusée du Parc national de Souss Massa viennent d’être achevés. Ce site constituera une infrastructure d’accueil écotouristique et de sensibilisation à la protection de la nature en général et de ce parc en particulier. Articulé autour de sept clusters, il comprend trois types de zones, à savoir les zones cœur du parc, étalées sur 12.350 ha, les zones d’adhésion (21.450 ha) et les zones maritime (1 mile marin sur la côte atlantique). Quant aux clusters déjà identifiés, ils portent sur le cluster estuaire de Souss, les sables de Mzar, la vallée de Massa, y compris son site RAMSAR et les steppes côtières, le cluster constitué des villages et terroirs et enfin celui des nappes d’euphorbes.
À cet égard, la visite de terrain a permis de prendre connaissance de la richesse naturelle floristique et faunistique du parc tel que l’ibis chauve, espèce emblématique à l’échelle nationale. Le Maroc en abrite d’ailleurs la dernière population sauvage au niveau mondial. Il a s’agit à travers cette visite de terrain, également, de prendre part aux différents programmes de sauvegarde des espèces animales disparues et réintroduites, notamment l’addax, l’oryx et l’autruche à cou rouge.
Ce fut également l’occasion d’effectuer une visite au site Ramsar de l’Oued Massa afin de découvrir la collection d’oiseaux migrateurs qu’il abrite. Il est à souligner que la continuité des actions effectuées s’inscrit dans le cadre de la stratégie «Forêts du Maroc 2020-2030». Celle-ci constitue un tournant dans la gestion forestière en général, et la conservation de la biodiversité en particulier, en contribuant d’une manière importante à la mise en œuvre du nouveau Cadre mondial de la biodiversité post-2020. Ce cadre prévoit la conservation d’au moins 30% des écosystèmes naturels des zones terrestres et des zones maritimes grâce à des systèmes de zones protégées et à d’autres mesures de conservation efficaces.
Terre verte, un programme accompagnant «Forêts du Maroc»
Il faut noter que le bilan de la coopération entre le Maroc et l’UE dans le secteur forestier fait état d’un ensemble de programmes et projets qui ont été menés conjointement et qui ont concerné plusieurs thématiques, entre autres le changement climatique, la conservation de la biodiversité, la gestion des aires protégées et la lutte contre la désertification.
D’ailleurs, c’est dans ce même élan que le nouveau programme «Terre Verte» («Al Ard Alkhadra»), initié fin 2022 avec l’appui de l’UE, vise à accompagner la stratégie «Forêts du Maroc 2020-2030» en favorisant une transition écologique créatrice d’emplois décents dans le cadre du développement forestier.
Par ailleurs, cette journée a été placée sous le thème «De l’accord à l’action : reconstruire la biodiversité». Ce thème illustre l’importance qui devrait être désormais accordée, selon l’ANEF, à la reconstruction de la biodiversité depuis l’adoption – en décembre 2022 lors de la COP 15 tenue à Montréal -, du nouveau Cadre mondial de la biodiversité, et également en célébration des 30 années d’entrée en vigueur de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et de son application par les États signataires.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO