Secteur avicole/Afrique : les interprofessions africaines se réunissent pour le développement du secteur
Les organisations professionnelles africaines du secteur avicole se sont réunies pour concrétiser la vision commune d’établir une alliance entre les associations avicoles africaines. En effet, la 15e édition du SIAM a été marquée par la création de la Confédération des organisations africaines pour le développement de l’aviculture (CADA).
La 15e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) a été marquée par la création de la Confédération des organisations africaines pour le développement de l’aviculture (CADA), initiée par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA). La création de cette organisation professionnelle africaine vient concrétiser la vision commune d’établir une alliance entre les associations avicoles africaines fondatrices de la confédération et ceux qui la rejoindront ultérieurement.
Intervenant lors de l’assemblée constitutive, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a déclaré que la confédération servira de modèle pour renforcer les chaînes de valeur avicoles à l’échelle du continent. Notons que la création de la CADA est le fruit des efforts déployés dans le cadre de la coopération Sud-Sud, initiée par le Roi Mohammed VI. Le ministre est d’avis que la sécurité et la souveraineté alimentaires doivent être traitées à l’échelle continentale plutôt qu’au niveau national.
Dans cette optique, la CADA favorisera une répartition équitable des ressources avicoles entre les différentes régions et pays du continent, tout en offrant une opportunité de transfert des bonnes pratiques dans le secteur avicole.
Disparités de consommation avicole : l’Afrique consomme dix fois moins que l’Europe
Élu président de la CADA, Youssef Alaoui, également président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) au Maroc, a expliqué que la création de la CADA est une réponse aux problèmes de souveraineté alimentaire rencontrés par plusieurs pays. Il a également souligné que la consommation de produits avicoles en Afrique est dix fois moins élevée que dans les pays du Nord.
Cette disparité a motivé la création de la CADA. Dramane Traore, président de l’Union nationale des aviculteurs au Burkina-Faso, a expliqué que la création de la CADA a nécessité plusieurs années de consultation, soit près de cinq ans. «La CADA regroupe actuellement 17 pays membres représentant les structures les plus performantes en matière de production, d’organisation et de transformation des produits avicoles sur l’ensemble du continent africain», précise-t-il.
Le principal objectif de la CADA est d’établir une aviculture durable et robuste qui tienne compte des réalités africaines tout en contribuant à l’alimentation et au développement économique du continent.
Vers un modèle avicole plus résilient
Pour soutenir la filière avicole dans ses pays membres, la CADA œuvrera pour l’échange d’expériences et la coopération dans le but de promouvoir, de développer une aviculture moderne et durable en Afrique, de valoriser les produits avicoles et de contrôler leur qualité pour relever les défis de compétitivité internationale.
La confédération s’engage également à soutenir la mise en place d’organisations interprofessionnelles avicoles et à accompagner leur développement en offrant des formations, des sensibilisations, des informations et une communication efficace pour renforcer leurs capacités professionnelles et organisationnelles. L’un des objectifs de la confédération est également de défendre les intérêts des acteurs africains de la filière avicole en mettant en œuvre des programmes stratégiques.
Ainsi, la CADA œuvre pour un secteur avicole plus résilient en Afrique, capable de faire face à la concurrence internationale tout en garantissant la souveraineté alimentaire du continent.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO