Comptabilisation des emplois industriels : Ryad Mezzour ravive le débat au sujet du HCP
Le ministre de l’Industrie insiste sur la nécessité de doter les stratégies industrielles d’instruments de pilotage indépendants pour pouvoir les ajuster et les corriger de manière crédible. Il appelle le HCP à fournir à son département des tableaux de bord dans ce sens.
Au moment où le moral des ménages est à son plus bas niveau, selon le Haut-commissariat au Plan (HCP), Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a insisté sur la nécessité de saisir les opportunités offertes par le secteur industriel en termes de génération d’emplois dans ce contexte inflationniste et de flambée des prix. En effet, sur le million de postes d’emplois envisagés au total par le programme gouvernemental durant ces cinq prochaines années, l’objectif de 400.000 emplois nets dans l’industrie durant cette mandature sera largement dépassé, selon le ministre. «Depuis le début de ce mandat, et jusqu’à fin février 2023, le solde net d’emplois générés a atteint l’équivalent de 99.585 postes d’emplois industriels», a dévoilé Mezzour, lors de son récent passage dans un talk-show télévisé. Selon le ministre, «bien que le retard soit estimé actuellement à 7.000 emplois par rapport à l’objectif tracé, en se référant à l’engagement du gouvernement — qui est de générer 400.000 emplois nets pour l’industrie durant cette mandature — cet objectif sera atteint et même dépassé grâce aux projets retenus et qui sont actuellement mis en œuvre pour la création de l’équivalent de 318.000 emplois nets».
Des instruments de pilotage indépendants
Au-delà des objectifs, Ryad Mezzour, à l’instar de son prédécesseur Moulay Hafid Elalamy, a soulevé, une nouvelle fois, la question de la comptabilisation des chiffres des emplois industriels entre le HCP et son département en exigeant une évaluation impartiale de la politique industrielle menée par son ministère — allusion faite à l’évaluation de la création d’emplois et de valeur industrielle de la part du Haut-commissariat au plan.
«Depuis le démarrage des stratégies sectorielles, si on avait prêté attention aux chiffres des emplois industriels communiqués par le HCP, on aurait arrêté ces stratégies compte tenu des maigres résultats publiés à ce propos».
Par la même occasion, le ministre de l’Industrie a insisté sur la nécessité «de doter les stratégies industrielles d’instruments de pilotage indépendants pour pouvoir les ajuster et les corriger de manière crédible». Pour défendre ses résultats, il a fait savoir que «86,8% des exportations marocaines vers les marchés extérieurs sont constituées de produits transformés, soit une valeur égale à 370 MMDH à fin 2022 contre 150 MMDH, il y a neuf ans». Ces chiffres ont été atteints grâce aux exportations automobiles avec plus de 110 MMDH, 40 MMDH dans le textile, plus de 40 MMDH dans l’agroalimentaire, et plus de 20 MMDH dans l’aéronautique.
Les chiffres de la CNSS : indicateur de mesure
Le ministre a également appelé le HCP à fournir à son département «des instruments précis et des tableaux de bord pour mieux piloter les stratégies sectorielles, notamment industrielles». Et d’ajouter qu’après plusieurs discussions, le ministère ne dispose pas encore des outils nécessaires pour piloter ces stratégies, ce qui a poussé son département à «créer ses propres instruments pour avoir une visibilité en matière de pilotage».
Ryad Mezzour a souligné que «faute d’avoir un instrument indépendant, un système a été mis en place, lequel se base sur le critère de l’affiliation à la CNSS sur une durée de six mois et la récupération des bases de données de la CNSS et des entreprises».