Maroc

Fès : lancement des travaux d’achèvement de l’aménagement hydro-agricole PMSIA

La ville de Fès lance un projet pour l’achèvement de la 2e tranche des travaux d’aménagement hydro-agricole du Projet Moyen Sebou et Inaouen Aval (PMSIA). Ce projet vise l’amélioration du taux de rentabilité interne de 11,7%, l’augmentation de la production agricole de 300%, ainsi qu’à assurer une hausse du revenu des agriculteurs de 35.300 DH/ha/an. 

La Direction provinciale de l’agriculture de Fès vient de lancer un projet pour l’achèvement de la 2e tranche des travaux d’aménagement hydro-agricole du Projet Moyen Sebou et Inaouen Aval (PMSIA). Ce projet constitue une extension de la première tranche déjà lancé. Il s’inscrit dans le cadre du Plan Maroc Vert et du programme national d’extension des périmètres irrigués en aval des retenues de barrages déjà aménagés (PEI). Il permet de valoriser une ressource en eau déjà largement mobilisée.

A travers cette initiative, la tutelle veut assurer une gestion participative de l’irrigation à travers la création des Associations des usagers des eaux agricoles (AUEA). Notons que le projet mise sur l’utilisation des eaux du complexe hydraulique Idriss 1er-Allal Fassi-Matmata. La dotation annuelle allouée au PMSIA (2e tranche) est estimé à 24 Mm³ (soit 6.000 m3/ha/parcelle).

Développement agricole et rural des Ouljas sur 12.400 ha
Le PMSIA vise l’aménagement hydro-agricole de 35 terrasses irrigables (ouljas) sur les secteurs IV et V d’une superficie de 4.600 ha appartenant à 6 communes rurales et le désenclavement, la lutte anti-érosive et le développement agricole et rural des zones bour limitrophes des ouljas sur 12.400 ha. Il vise également l’intensification des principales cultures adaptées à la zone du projet, dont notamment les céréales, les légumineuses, les cultures industrielles, l’arboriculture fruitière, les légumes et les cultures fourragères. Pour des considérations techniques et sociales, la zone du projet a été scindée en 5 secteurs répartis en 2 tranches. La 1ère tranche (secteurs II et III) d’une superficie de 6.500 ha a été réalisée entre 1995 et 2001.

La deuxième tranche, quant à elle, comprend les secteurs IV et V et se compose de zone irriguée d’une superficie de 4.600 ha (en cours de réalisation) qui se caractérise par une succession de 35 ouljas constituées de terrasses alluviales des oueds Inaouen et Sebou et d’une zone bour de 12.400 ha. Une grande partie du secteur I est concernée par la retenue du barrage Mechra Lahjar. Au cas où l’option du barrage est retenue pour répondre aux besoins d’extension de l’irrigation du périmètre du Gharb, la zone du secteur I du PMSIA sera inondée par la retenue du barrage.

23.320 personnes ciblées
La population concernée par le projet est estimée à environ 23.300 personnes correspondant à 3.600 familles, dont 2.200 exploitations agricoles en zone irrigable. Cette population est répartie en 35 ouljas, 52 douars rattachés administrativement à 6 communes rurales dépendant de 2 provinces (My Yacoub et province de Taounate).

L’objectif global du projet est de contribuer à l’amélioration durable des revenus et des conditions de vie des populations concernées par le Projet Moyen Sebou et de l’Inaouen Aval 2e tranche et des zones bour limitrophes.

D’autre part, les objectifs spécifiques du projet sont la sécurisation, l’augmentation et la valorisation de la production agricole, et ce, par le renforcement des capacités organisationnelles et structurelles des associations des usagers des eaux agricoles (AUEA) et des organisations professionnelles agricoles pour l’approvisionnement, la production et la commercialisation.

Résultats attendus
En plus de l’aménagement hydro-agricole et du développement des zones bour, le projet vise la sécurisation de la propriété foncière dans les zones aménagées et la création de 24 AUEA et d’une fédération formée et organisée. Il vise également la création de 20 organisations professionnelles (OPA) et quatre GIE constituées et organisées, contribuant ainsi à une production végétale et animale intensifiée, accrue et améliorée (Taux d’intensification de 140%).

Le projet d’aménagement hydro-agricole prévoit plusieurs installations, notamment un raccordement à la prise agricole du barrage Idriss Ier, 45 km de conduites d’adduction enterrées permettant d’amener l’eau du barrage jusqu’à l’aval du périmètre et d’alimenter 35 réseaux individualisés par Oulja. Il y aura également 24 stations de mise en pression en tête des ouljas pour équiper les parcelles en système d’irrigation localisée, une ligne électrique pour alimenter les stations, 247 km de conduites enterrées pour les réseaux d’irrigation et de distribution de l’eau dans les ouljas, un réseau d’assainissement de 224 km et un réseau de piste de 269 km.

Les agriculteurs pourront bénéficier des subventions de l’État dans le cadre du FDA pour l’équipement interne des parcelles. En ce qui concerne les zones bour, le projet vise à promouvoir les techniques de conservation des sols, à réaliser 71 km de pistes de désenclavement, à aménager des structures anti-érosives et à planter des périmètres d’oliviers sur 2.500 ha.

Hausse de 300% de la production agricole
Les impacts attendus du projet incluent un taux de rentabilité interne de 11,7%, une augmentation de 300% de la production agricole, ainsi qu’une augmentation du revenu des agriculteurs de 35.300 DH/ha/an et des emplois de 125 NJT/ha/an, avec la création de 3,3 millions de journées de travail. Le projet devrait également améliorer les conditions de vie des citoyens grâce à des aménagements annexes tels que l’électrification et l’ouverture du réseau de circulation, et renforcer les capacités organisationnelles et structurelles des associations des usagers des eaux agricoles et des organisations professionnelles agricoles pour l’approvisionnement, la production et la commercialisation.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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