Maroc

Eau et éducation : les dépenses publiques dans le collimateur

Le gouvernement a décidé de passer à la loupe les dépenses publiques dans les secteurs de l’eau et de l’éducation. C’est du moins ce qui ressort d’une réunion présidée conjointement par Fouzi Lekjaa et Jesko Hentschel, directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte.

L’objectif de cette revue, effectuée par la Banque mondiale en collaboration avec des experts du secteur et différentes parties prenantes, est de parvenir à une utilisation efficace des ressources et d’optimiser les investissements dans ces domaines, selon le ministère de l’Économie et des finances.

Une meilleure optimisation des investissements
«Le secteur de l’eau doit adopter une approche holistique pour tenir compte des diverses interdépendances du secteur, y compris l’assainissement, l’irrigation, l’hydroélectricité, les besoins environnementaux, les besoins sociaux, la gestion des risques de catastrophe et la préoccupation primordiale de la sécurité de l’eau», a déclaré Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, lors de la réunion sur la Revue des dépenses publiques. Cette réunion, dont le périmètre d’application porte sur les secteurs de l’eau et de l’éducation, s’est tenue en présence des représentants de la Banque mondiale.

Le ministre a fait part de la détermination de son département à accompagner cet exercice, notant qu’un comité de pilotage, composé de l’ensemble des instances concernées, sera institué dans les prochains jours afin de soutenir cette opération. Ainsi, ce comité présidé par le ministre délégué chargé du Budget sera institué pour suivre et accompagner les travaux de ce chantier. S’agissant du volet relatif à l’eau, le gouvernement a identifié des domaines d’investissement prioritaires tels que l’extension des réseaux d’approvisionnement en eau potable, la modernisation des infrastructures existantes, la réduction des pertes d’eau et l’amélioration de la qualité de l’eau.

En ce sens, Jesko Hentschel, directeur du département Maghreb et Malte à la BM, a mis en avant l’importance des secteurs de l’eau et de l’éducation visés par la Revue de la dépense publique, eu égard à la part importante qu’ils occupent dans les dépenses de l’État. Il a également fait savoir que les études et simulations menées par les équipes de la BM font valoir que ce secteur constitue la clé du développement économique et social futur du Maroc, puisqu’il est doté de la qualité d’eau la plus élevée dans la région. De ce fait, des mesures ont été prises pour renforcer la gestion des ressources en eau et la participation des parties prenantes dans la prise de décision. Le but étant de connaître le coût réel de la ressource, les flux de financement et la gouvernance organisationnelle du secteur. Autant d’éléments qui devraient permettre d’apporter des éclairages édifiants aux stratégies de gestion intégrée des ressources en eau.

Branche éducation
Pour ce qui est du secteur de l’éducation, la nécessité d’investir dans la formation des enseignants, l’amélioration de l’infrastructure scolaire et l’expansion de l’accès à l’éducation, ont été identifiées comme actions prioritaires lors de cette rencontre. De même, des dispositions ont également été prises pour améliorer la qualité de l’enseignement et pour encourager la participation de la société civile dans la gouvernance éducative.

Dans ce cadre, il sera indispensable de mesurer le degré d’alignement de l’allocation des ressources et les politiques prioritaires afin de lutter contre les inefficacités de la dépense. Il convient de noter que cette réunion fait suite à l’Atelier de haut niveau (AHN) organisé par le ministère de l’Économie et des finances, en partenariat avec la Banque mondiale, le 28 septembre dernier, en vue de discuter des défis budgétaires auxquels le Maroc est confronté dans la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement (NMD).

L’AHN avait également pour objectif d’explorer comment – grâce à ses services d’analyse et de conseil, tels que la Revue des finances publiques – la Banque mondiale pourrait appuyer le gouvernement marocain à créer une marge de manœuvre budgétaire pour les réformes en cours et à venir. Ont pris part à cette réunion, les représentants des départements ministériels et des agences publiques ainsi que les directeurs généraux et les directeurs du ministère de l’Économie et des finances.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO



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