Régulation financière : la Chine renforce son dispositif
Le pays souhaite travailler sur la réorganisation des principales agences de régulation financière à travers un système de supervision et de coordination unifié et plus efficace.
Un ambitieux projet de réforme financière est en délibération à l’occasion de la 14e Assemblée populaire nationale (APN) de Chine, tenue à Beijing, avec l’ambition d’assoir la future trajectoire de développement du pays sur un socle de résilience face aux risques. Le projet, qui devrait être approuvé vendredi par les quelque 3.000 députés chinois, porte sur la réorganisation des principales agences de régulation financière de cette deuxième puissance économique mondiale à travers un système de supervision et de coordination unifié et plus efficace. Le plan est destiné à conférer au système financier chinois une plus grande capacité à soutenir l’économie et protéger les investissements. La réforme intervient au moment où le pays ambitionne de drainer davantage d’investissements dans le cadre de son plan de développement dans l’après-Covid.
Le gouvernement chinois avait, en effet, annoncé à la veille des sessions annuelles de l’APN, organe législative suprême du pays, qu’il fera de l’encouragement des investissements, notamment étrangers, une priorité principale en 2023.
«La Chine est un marché où les entreprises étrangères doivent investir et le pays va intensifier les efforts pour retenir et attirer les investissements étrangers de haut niveau», avait dit le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao.
Selon des chiffres officiels, les investissements directs étrangers (IDE) en Chine ont atteint, en janvier dernier, 127,69 milliards de yuans (près de 19 milliards de dollars), en croissance de 14,5% en glissement annuel. Ces chiffres signalent un bon départ pour les investissements étrangers en Chine cette année, soulignent les dirigeants chinois, qui souhaitent bâtir sur ce résultat pour drainer davantage d’investissements.
Ainsi, la hausse attendue des investissements doit être encadrée par un arsenal juridique et institutionnel adéquat, indiquent les dirigeants chinois, qui ne cachent pas leur volonté de renforcer le rôle de leader que la Chine joue dans les chaînes mondiales de distribution et d’approvisionnement.
Le projet de réforme à l’examen propose la mise en place d’une nouvelle administration nationale de régulation financière, dotée de pouvoirs plus solides que celle de la défunte commission de régulation des banques et des assurances. Ces pouvoirs comprennent la supervision des holdings et d’autres conglomérats financiers, une tâche qui incombe à présent à la Banque populaire de Chine, banque centrale du pays. La future administration, qui sera placée sous la tutelle directe du Conseil d’État, plus instance administrative du pays, aura pour mission de superviser le secteur financier dans sa totalité, à l’exception du secteur des valeurs mobilières, qui continuera à être régulé par la commission nationale chargée de ces valeurs. Les analystes financiers estiment que la nouvelle réforme s’inscrit en droite ligne des ambitions de développement de la Chine, qui comprennent le renforcement de la stabilité financière comme socle pour la future trajectoire du pays.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO