Éco-BusinessTable ronde

Transition écologique : comment les acteurs économiques marocains peuvent se verdir

Le verdissement du système productif des entreprises est un processus complexe qui nécessite des investissements importants. Selon Tamwilcom, les outils et les ressources pour s’engager sont disponibles. Il est temps d’agir et de profiter des opportunités offertes par l’économie verte pour un avenir durable. Pour débattre de la thématiqueFatima Zahra El Khalifa, DG du Cluster EnR, Taoufiq Lahrach, DG délégué de Tamwilcom, Saïd Mouline, DG de l’AMEE et Tarik Haddi,  DG de Azur partner.

Faire verdir son système est un processus complexe qui implique des changements radicaux dans les pratiques économiques, sociales et environnementales. Dans le contexte que l’on connaît, cette transition est essentielle pour assurer un avenir durable pour les générations futures. Face à cette exigence, les acteurs économiques marocains doivent donc prendre leurs responsabilités en adoptant des pratiques durables et en investissant dans des systèmes respectueux de l’environnement. Concrètement, cela consiste à adopter une approche écologique pour réduire son empreinte environnementale et promouvoir des pratiques durables. Le processus de «verdissement» de son système commence par une réduction des consommations d’énergie, d’eau et de matières premières, et par la lutte contre le gaspillage, comme le souligne Saïd Mouline, directeur général de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE).

Cette démarche peut être appliquée à différentes échelles, qu’il s’agisse d’une entreprise, d’un gouvernement ou d’un individu. Dans tous les cas, l’objectif est de minimiser l’impact négatif sur l’environnement tout en maximisant les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux. Comme le souligne le DG de l’AMEE, «il est important de prendre en compte les nouveaux métiers et opportunités d’emplois dans l’économie verte, tels que le recyclage». En effet, «de nombreux acteurs de l’industrie textile et de l’embouteillage de plastique exigent désormais un certain pourcentage de matières recyclées dans leurs produits, ce qui crée de nouvelles opportunités pour les entreprises qui peuvent répondre à ces exigences». Cependant, il est important de souligner que la transition vers une économie verte ne doit pas être uniquement motivée par les exigences des donneurs d’ordre, mais également par le respect des règles environnementales en vigueur dans notre pays. Ces règles, telles que «la loi sur l’air, la loi sur l’eau et la loi sur les déchets, sont nécessaires pour garantir la durabilité de notre économie et la protection de notre environnement», ajoute Mouline.

Les outils et les ressources disponibles !
Comme souligné plus haut, verdir son système implique souvent des investissements financiers importants pour la mise en place de systèmes de traitement des eaux, de traitement des déchets et de production énergétique durable. Ces investissements peuvent toutefois être rentabilisés à long terme grâce aux économies réalisées sur les ressources et aux avantages économiques et sociaux liés à la transition verte. Sur la question de la disponibilité du financement, Tamwilcom rassure.

Selon Taoufiq Lahrach, son directeur général délégué, trêve de tergiversation, «il faut passer à l’action !  Nous avons déjà l’offre de dispositifs, d’accompagnement, de consultance, de financement et d’acteurs. Tous les ingrédients nécessaires sont là pour mettre le pied à l’étrier». Il reconnaît tout de même que des contraintes réglementaires qui persistent nécessitent une évolution. «Malgré cela, les outils nécessaires pour investir dans les énergies renouvelables sont disponibles». Le guide consultable sur les sites Internet de l’AMEE et du cluster ENR. C’est une ressource très utile, qui fournit toutes les informations nécessaires pour chaque filière, les lignes de financement dédiées des banques, de Tamwilcom, de Maroc PME ainsi que Tatwir Croissance verte qui accompagne même les premières étapes avec des subventions allant jusqu’à 80-90% pour réaliser des audits et accompagner les projets.

Ce guide est très important car il aide les investisseurs à comprendre ce qu’est l’investissement vert et comment s’y engager. Une fois que nous avons accès à ces informations, nous pouvons mettre en place un programme d’investissement similaire à celui qui a été établi pour le secteur du tourisme. La SMIT a, notamment, conçu un programme de rénovation des hôtels après la crise, intégrant le volet de l’efficacité énergétique pour les hôtels. «Sur les 732 projets, 600 ont intégré l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Ce programme est très important car il montre que tout le monde est concerné par ces problématiques», souligne Mouline. En somme, il est essentiel de se mettre au travail et d’investir dans les énergies renouvelables pour avancer dans la transition énergétique et l’économie verte. Les outils sont là, il suffit de les utiliser et de s’appuyer sur les ressources disponibles pour réussir. Les acteurs économiques doivent donc être prêts à s’adapter aux changements en cours et à innover pour rester compétitifs sur le marché.

Saïd Mouline
Directeur général de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE)

 

«De plus en plus d’entreprises embouteilleuses exigent désormais l’utilisation de plastique recyclé dans la fabrication de leurs bouteilles, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Par exemple, dans le secteur textile, le Fonds de dépollution industrielle (FODEP) a financé les premières stations d’épuration et de traitement des eaux, répondant ainsi aux exigences des donneurs d’ordre à l’échelle internationale».

Opportunités d’innovation dans la transition vers une économie verte

Le respect des réglementations environnementales existantes et des exigences des donneurs d’ordre peut nécessiter des investissements importants. Toutefois, ces investissements sont à considérer à long terme, car ils contribueront à améliorer à la fois la durabilité et la rentabilité des entreprises à l’avenir. De plus, la transition vers une économie verte peut offrir des occasions d’innovation. En effet, les technologies et pratiques nouvelles nécessaires pour atteindre cet objectif peuvent également être mises à profit pour développer de nouveaux produits et services.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO



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