Smart drive test : une voiture intelligente pour l’examen du permis de conduire (VIDEO)
La numérisation a connu une croissance spectaculaire dans tous les secteurs, y compris celui de la conduite automobile. Et c’est à Rabat qu’un prototype de voiture intelligente, dit «Smart drive Test», a été présenté, en tant que nouveau système numérisé relatif à l’examen pratique pour l’obtention du permis de conduire.
La présentation de cette voiture intelligente s’est déroulée en présence de Mohamed Abdeljalil, ministre du Transport et de la logistique, et de Benacer Boulaajoul, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), en marge de la réunion de la Commission permanente de la sécurité routière. Concrètement, les examinateurs pourront utiliser des outils numériques pour évaluer les compétences des candidats au permis de conduite, ce qui peut aider à améliorer la précision et l’objectivité de l’examen.
En effet, ce nouveau système est de nature à donner davantage de crédibilité à l’opération d’obtention de ce «précieux» document et à établir un processus de suivi et de transparence dans l’évaluation des candidats lors de la réussite de l’examen pratique. À cette occasion, le ministre du Transport a indiqué que cette invention nationale, réalisée par des ingénieurs marocains de l’université Mohammed VI polytechnique de Benguerir (UM6P), vise à accroître la transparence et la crédibilité de l’examen pratique pour l’obtention du permis.
«Suite aux bons résultats de la mécanisation et à la numérisation de l’examen théorique pour l’obtention du permis de conduire au Maroc, cette initiative vient englober l’examen pratique», a-t-il fait savoir.
Il ajoute également qu’il a foi dans le potentiel de nos ingénieurs et leur capacité à innover. Et d’assurer que cette voiture intelligente viendra intégrer, dans quelques mois, le nouveau système d’obtention du permis de conduire. Même son de cloche chez le directeur général de la Narsa qui estime que le facteur humain représente l’un des principaux facteurs d’aggravation des accidents de la circulation, indiquant, dans ce cadre, qu’une méthode de travail a été adoptée pour encadrer ce comportement et répondre aux exigences de la sécurité routière. Il a, par ailleurs, précisé que l’un des points d’entrée principaux réside dans la prise en charge des nouveaux conducteurs et dans la garantie que toute personne puisse acquérir toutes les compétences nécessaires à cet effet.
Pour sa part, Rafiq El Alami, directeur du centre d’excellence pour l’innovation numérique à l’UM6P de Benguerir, affiche sa fierté de présenter le projet de voiture connectée – fruit d’une coopération entre l’UM6P, le ministère du Transport et la NARSA- qui vise à concevoir un véhicule intelligent à même de prêter assistance dans tout ce qui a trait à l’examen pratique pour l’obtention du permis. En somme, il s’agit d’une voiture capable d’apporter beaucoup d’éléments importants, y compris l’objectivité du test, sachant que l’évaluation se fait à l’aide de systèmes évolués, que ce soit l’intelligence artificielle ou toutes les parties algorithmiques de la voiture, a-t-il fait savoir. Le principal objectif, selon lui, est d’aider à augmenter les exigences de formation nécessaires, en vue d’améliorer la sécurité routière sur les routes du Maroc.
Un avantage ou un inconvénient ?
La numérisation de l’examen du permis de conduire présente plusieurs avantages. Tout d’abord, elle permet de réduire les coûts associés au déroulement de l’examen en rendant le processus plus efficace. Les examinateurs peuvent utiliser des tablettes pour saisir les résultats, ce qui élimine le besoin en logistique (papier, stylos…). Ils peuventrecourir à des outils numériques pour évaluer les compétences des candidats, ce qui peut contribuer à améliorer la précision et l’objectivité de l’épreuve. Un autre avantage de la numérisation de l’examen du permis de conduire est qu’elle permet de réduire les coûts associés aux aspects administratifs relatifs à l’organisation de l’examen. En effet, les centres habilités n’auront plus besoin de recruter autant de personnel pour assurer la surveillance et vérifier les résultats. Les examinateurs peuvent, en outre, gérer plusieurs examens à la fois. Mais cette innovation pourrait également présenter des inconvénients en constituant un défi majeur pour les candidats qui ne sont pas familiarisés avec les technologies numériques, ou encore, pour ceux qui le sont… un peu trop ! Certains «petits génies» du numérique pourraient ainsi être tentés de mettre à profit leurs connaissances en la matière pour frauder, voire manipuler les résultats de l’examen. À méditer !
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO