Crise énergétique : la Belgique contrainte d’allonger la durée de vie de ses réacteurs nucléaires
Le gouvernement belge a reconsidéré sa décision consistant à suspendre progressivement le recours à l’énergie nucléaire à l’horizon 2025 et l’arrêt graduel de l’usage des 7 réacteurs qui fournissent la moitié de l’électricité au royaume.
Dans un contexte de crise, la Belgique s’est trouvée contrainte de revoir certaines décisions stratégiques prises auparavant concernant sa politique énergétique. Parmi les décisions revues, la suspension progressive du recours à l’énergie nucléaire à l’horizon 2025 et l’arrêt graduel de l’usage des 7 réacteurs qui fournissent la moitié de l’électricité au Royaume.
Face à cette situation ambiguë, le gouvernement fédéral belge et l’opérateur énergétique français «Engie» ont procédé à la signature d’un accord qui vise à assurer la sécurité énergétique belge en créant une structure juridique dédiée aux unités nucléaires Tihange 3 et Doel 4, situés respectivement à Anvers et Liège. Ledit accord traite un autre élément important, à savoir le plafonnement des coûts futurs liés au traitement des déchets issus de l’activité nucléaire dont le traitement des déchets radioactifs et des combustibles usés.
Sur ce point, «Engie», à travers sa filiale belge «Electrabel», a donné des garanties pour assurer la bonne exécution de ses différents engagements. «Electrabel» avait interrompu définitivement le réacteur Doel 3, afin de suspendre la contribution de l’énergie nucléaire à la production d’électricité industrielle en Belgique. Doel 3 est devenu, ainsi, le premier réacteur nucléaire belge à mettre fin de façon définitive à la production de l’électricité dans le pays. Le gouvernement fédéral belge pense prochainement à la conclusion d’accords globaux qui incluront d’autres aspects dont la réalisation d’études environnementales, techniques et de sécurité pour le processus d’extension de la durée de vie des réacteurs nucléaires.
Cette question de prolongement de vie des centrales nucléaires constitue un véritable différend au sein de la classe politique belge. Le parti d’opposition Nouvelle alliance flamande (NV-A) avait immédiatement critiqué l’accord signé avec «Engie», qui, selon les représentants du parti, va conduire à l’augmentation des charges financières des citoyens. Par contre, d’autres positions politiques, comme celles du Parti chrétien-démocrate et des Libéraux et démocrates flamands, considèrent que cet accord constitue une nécessité pour préserver les approvisionnements énergétiques du pays et faire baisser sa dépendance à l’étranger.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO