Vague de froid : le plan d’action cible 795.727 personnes
Les températures chutent. Si la majorité a la chance de vivre sous un toit, bien au chaud, ce n’est certainement pas le cas de tout le monde. Énormément de gens, hommes, femmes et enfants, vivent dans les rues, n’ayant pas de quoi se nourrir et se protéger en ces temps où les conditions climatiques sont particulièrement sévères la nuit. Une réalité qu’on a tendance à oublier. En ce sens, l’État a mis en place un plan d’action pour atténuer les effets de la vague de froid.
Afin de protéger les plus démunis et en réponse au froid qui s’empare pratiquement de toutes les villes du Royaume, le gouvernement a activé le plan national d’atténuation des effets de la vague de froid pour la saison actuelle. Celui-ci cible une population d’environ 795.727 personnes, soit 150.460 familles issues de 1.816 douars.
Avec le froid qui sévit ces derniers temps, les premières victimes sont les sans-abri. Leur santé est en grand danger. D’après Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, les axes d’intervention portent sur le soutien aux services de santé au profit de la population des régions montagnardes ciblées, à travers la programmation de 3.179 unités médicales mobiles et 164 caravanes médicales, outre la mobilisation de 3.311 médecins et cadres médicaux et 863 ambulances, a indiqué Baïtas dans une réponse à une question orale, lue au nom de Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, lors de la séance consacrée aux questions orales.
Il est question également d’aménager 760 plateformes provisoires pour assurer l’atterrissage des hélicoptères relevant de la Gendarmerie royale ou du ministère de la Santé et de la protection sociale afin de pouvoir intervenir pour transférer certains cas urgents, désenclaver les douars ciblés, et ce, en assurant les déplacements au niveau des axes routiers y menant qui sont susceptibles d’être coupés en raison des chutes de neige. Le ministre assure que tous les mécanismes et ressources humaines nécessaires ont été déployés afin d’intervenir immédiatement si la situation sur le terrain l’exige, et assurer le suivi des cas des femmes enceintes, dont le nombre s’élève à 5.487 femmes, outre la prise en charge des personnes sans-abri au niveau de ces zones en les hébergeant au sein d’établissements de protection sociale.
6.444 tonnes de bois de chauffage subventionné
Ainsi, dans le cadre du Plan national au titre de cet hiver, en partenariat et coordination avec le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification et les ministères de l’Éducation nationale et de la Santé, Baïtas a ajouté que le bois de chauffage a aussi été fourni en parallèle. Le but étant de distribuer près de 8.200 fours et de mettre 6.444 tonnes de bois de chauffage subventionné à la disposition de la population concernée, les établissements d’enseignement, les centres de santé et les maternités situés dans les zones ciblées par le Plan, sans pour autant occulter le droit de la population de ces zones de bénéficier du bois des terres forestières à proximité, conformément aux dispositions légales régissant ce domaine. Par ailleurs, le ministre a mis l’accent sur la mobilisation totale et permanente de l’ensemble des services du ministère de l’Intérieur afin de protéger les citoyens et d’assurer leur sécurité et sûreté contre toutes menaces, qu’elles soient d’origine naturelle ou humaine, à travers une action proactive et des interventions efficaces sur le terrain, dans le cadre de la coordination avec tous les intervenants et acteurs concernés.
Expérience
Lors de l’activation du plan d’action en 2021, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, avait affirmé que le Maroc avait accumulé une grande expérience en matière de gestion de telles situations et n’a rien à envier aux pays habitués à ces conditions climatiques, faisant état de la hausse très positive qui caractérise la performance des différents intervenant dans ce domaine. Et d’ajouter que la forte mobilisation de tous les acteurs doit rester de mise, tant au niveau central que local, surtout en cette période de l’année, afin d’assurer le désenclavement des zones montagneuses et l’ouverture des routes, et garantir l’approvisionnement régulier et la continuité des services sociaux de base, dont la santé et l’éducation.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO