Maroc

Violences à l’égard des femmes : la facture de l’inconscience (Edito)

On ne fait plus débat à propos des mille et une répercussions que peuvent avoir les multiples formes de violence. Autant psychologiques que physiques et également sociétales, les dommages qu’elle cause sont des plus lourds. C’est un fait indiscutable.

En revanche, prise en tant que compartiment de dépense, la violence prend des proportions un million de fois plus intenables.

À titre d’exemple: le Haut commissariat au plan, qui s’est attelé à évaluer le coût de la violence à l’égard des femmes et des filles, pose sur la table une facture de l’ordre de 1,98 milliard de dirhams pour les 24% de ménages ayant dû en supporter les coûts indirects et/ou directs.

Autant dire l’équivalent du budget d’un méga-projet d’investissement ! La violence a coûté, aux victimes ayant eu recours aux services juridiques et judiciaires, près de 124,5 millions de DH, et environ 119 millions au titre des soins de santé. Effarant ? Que dire alors si l’on procédait au même exercice d’évaluation budgétaire pour chacune des formes de violence ?

Quel serait donc l’ordre de grandeur de la facture globale, comparé au PIB ? Alors que pratiquement toutes les options du «mode crise» sont activées, a-t-on besoin de dépenser autant d’argent pour un comportement qui, somme toute, relève du registre de la totale inconscience ?

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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