PLF 2023 : quel impact sur la classe moyenne ?
Par Badreddine Ed Dihi
Expert-comptable Fondateur du cabinet www.beadvisors.ma
Le projet de loi de Finances 2023 a été publié le mois dernier, et, comme prévu, il comprend un certain nombre de changements qui auront un impact, notamment sur la classe moyenne marocaine. Dans cet article, nous allons examiner les changements les plus importants et ce qu’ils signifient particulièrement pour le citoyen marocain moyen.
Comme nous le savons tous, la classe moyenne est l’épine dorsale de toute société. Au Maroc, cette catégorie sociale représente une part très importante de la population. Elle est composée d’hommes et de femmes qui travaillent dur chaque jour pour subvenir aux besoins de leurs familles et améliorer leurs conditions de vie. La classe moyenne est également le moteur de l’économie, puisqu’elle contribue à l’économie nationale par sa consommation et ses revenus taxés .Cependant, la classe moyenne est actuellement confrontée à de nombreuses difficultés. Le coût de la vie augmente alors que les salaires n’évoluent pas au même rythme. De plus, la classe moyenne est également de plus en plus taxée. Les nouvelles mesures contenues dans le projet de loi de Finances 2023 ne feront qu’aggraver la situation de cette classe sociale comme nous allons le voir à travers ces mesures.
Modification des taux d’imposition des sociétés
Un autre changement important du projet de loi est la suppression du taux de 10% de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises dont le résultat net est inférieur à 300.000 dirhams. Ce changement affectera un grand nombre de petites entreprises au Maroc, dont beaucoup sont détenues par des citoyens de la classe moyenne.
Retenue à la source de 20%, notamment pour les professions libérales
L’une des mesures les plus controversées du projet de loi de Finances est l’introduction d’une retenue à la source de 20% sur les personnes morales et physiques facturant des honoraires et des émoluments.
Retenue à la source de 30% pour les professeurs vacataires
Les enseignants vacataires qui bénéficient d’un taux de 17% verront leurs écoles prélever 30% de retenue à la source. Cela va avoir un impact non négligeable sur les frais de scolarité dont le coût sera supporté par les familles marocaines.
Suspension de l’exonération sur la résidence principale
Le projet de loi de Finances 2023 suspend également l’exonération de l’impôt sur la cession de la résidence principale. Ce changement aura un impact important sur les ménages de la classe moyenne au Maroc. De nombreuses personnes hésiteront à vendre leur résidence principale en raison de la taxation qu’elles encourront en le faisant. Dans l’ensemble, ces mesures sont susceptibles de perturber le budget de nombreuses familles au Maroc. Toutes ces mesures auront inévitablement un impact négatif sur la classe moyenne. Cette classe sociale aura de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et à améliorer ses conditions de vie. Le projet de loi de Finances 2023 est donc un véritable coup dur pour la classe moyenne au Maroc.
Conclusion
Le gouvernement a récemment dévoilé le projet de loi de Finances 2023 comprenant un certain nombre de changements qui auront un impact sur les entreprises et les particuliers dans le pays. Dans cet article, nous avons examiné certains des principaux changements proposés et leur impact potentiel sur la classe moyenne. Les critiques font valoir que ces mesures auront un impact disproportionné sur la classe moyenne, car ce sont elles qui risquent le plus d’être touchées par les augmentations de frais et les hausses d’impôts. Seul le temps nous dira si ces critiques sont fondées ou non, mais une chose est sûre : la loi de Finances aura certainement un impact important sur la classe moyenne marocaine.