Maroc

Carburant : la baisse se confirme

Annoncée à la mi-août par les Inspirations ÉCO, la réduction des prix des carburants se confirme et sera effective ce mardi 16 août. Une baisse pas assez significative, regrettent cependant les défenseurs des droits des consommateurs qui s’attendaient à une diminution plus consistante au vu de la chute des cours du pétrole. 

Nous étions les premiers à l’annoncer dans notre édition du 11-08-2022. La baisse des prix des carburants sera effective ce mardi 16 août, confirmant ainsi une tendance entamée depuis juin dernier. La baisse attendue, selon Mostafa Labrak, directeur général d’Energysium consulting, sera d’1 DH le litre pour le gasoil et de 80 centimes pour le super.

«C’est encore une bonne nouvelle pour le consommateur, en espérant que cette tendance soit maintenue et la production à l’international également», espérait l’expert en énergie pour qui les carburants en stations-services sont impactés par les cours internationaux des produits raffinés, lesquels sont en diminution depuis fin juin. En effet, le cours du gasoil est passé de 1.400 à 1000 $/tonne actuellement.

Le dollar, par contre, a fortement augmenté sur la même période passant de 9,88 DH en juin à 10,32 DH mercredi. Cependant, tout en restant proches de leur bas niveau, les prix du pétrole ont connu un léger rebond.

L’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP), qui se dit optimiste dans son dernier rapport, s’attend à ce que les prix du pétrole brut se stabilisent entre 90 et 100 dollars le baril, au cours du second semestre.

Peut mieux faire
De quoi faire dire aux défenseurs des droits de consommateurs que la baisse attendue pour demain aurait dû être plus importante.

C’est le cas pour le président de la Fédération marocaine des droits du consommateur qui s’attendait à un repli d’au moins 2 Dh.

«La baisse pouvait être beaucoup plus significative au vu du niveau des cours actuels du pétrole», soutient Bouazza Kherrati, convaincu que le gouvernement pouvait faire mieux et plus. En réalité, les autorités n’interviennent pas sur les prix et ne peuvent les imposer.

L’Exécutif ne peut agir que par le biais de la fiscalité pour faire baisser les prix, étant donné que tout retour à la compensation est écarté. Même s’il le voulait, la remise en place de la subvention pour les carburants est déjà très lourde à supporter.

Elle est estimée à environ 60 milliards de dirhams annuellement par les temps qui courent. D’ailleurs, la ministre des Finances a précisé récemment que les priorités sont ailleurs.

D’abord, faire face à l’augmentation de la charge des produits subventionnés tels le sucre, le gaz butane et la farine et, également, le soutien ciblé aux transporteurs.

«Cette année, s’est ajoutée une subvention aux livres scolaires pour éviter une hausse de leur prix et adoucir le coût de la prochaine rentrée scolaire.

En outre, de nombreux programmes sociaux seront lancés avec un impact positif attendu, notamment au niveau de la Santé», expliquait Mostafa Labrak dans notre précédente édition.

En revanche, les distributeurs, eux, sont libres de fixer les prix à leur convenance, le marché des hydrocarbures étant libéralisé.

Toutefois, seule la concurrence entre les opérateurs peut réguler les prix pour rester dans le marché. Au Maroc, la tarification des prix des produits pétroliers repose sur 61% du prix des carburants qui dépendent du marché international, tandis que 31% sont constitués d’impôts et de taxes.

Le coût de distribution et les marges bénéficiaires forment le reste (8%). Pour la nouvelle baisse à venir, tout porte à croire qu’elle sera à l’initiative d’Afriquia, qui, jusqu’ici, est à l’origine des baisses les plus importantes.

Un positionnement qui s’explique facilement. Alors que d’après les chiffres du site spécialisé Global Petrol Price, le Maroc est l’un des pays au monde où l’essence est la plus chère, le premier en Afrique du Nord, et le deuxième dans le monde arabe, le Chef du gouvernement, propriétaire d’Afriquia, est pointé du doigt pour ce qui est des prix à la pompe.

Sur les réseaux sociaux, les hashtags appellant à faire descendre les prix à 8 DH le litre foisonnent. Tout porte à croire qu’Aziz Akhannouch a bien saisi le message.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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