Maroc

Pose de la première pierre du projet de valorisation du site archéologique de Sejilmassa

Le vendredi 11 juillet 2025 a marqué l’inauguration officielle et la pose de la première pierre du projet de protection et de valorisation du site archéologique de Sejilmassa. Initiée il y a un an par Monsieur
Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, cette opération
s’inscrit dans une dynamique culturelle forte et une ambition architecturale inédite au service de la mémoire
nationale.

Une ville au carrefour de l’histoire marocaine
Au cœur de l’oasis du Tafilalet, Sejilmassa fut fondée en 757 après J.-C. par les Banu Midrar. Rapidement,
elle devint un carrefour stratégique du commerce transsaharien, reliant le Maghreb aux grands royaumes
d’Afrique de l’Ouest. Des caravanes venues du Mali, du Ghana ou du Niger y faisaient transiter or, sel, épices
et soie. Ville de tolérance et de diversité, elle accueillait Amazighs, Arabes, Juifs, Andalous et Subsahariens
dans un climat d’échange et d’ouverture. Centre religieux, économique et culturel de premier plan,
Sejilmassa vit naître plusieurs dynasties majeures, notamment les Almoravides et les Alaouites. Avec le
recul du commerce caravanier au profit des routes maritimes, la cité déclina peu à peu, avant d’être
ensevelie sous les sables et reléguée aux récits des historiens.

Une architecture au service de la mémoire
C’est cette mémoire enfouie que le projet architectural porté par le cabinet AAZ, dirigé par Merouane
Oussama Zouaoui, ambitionne de faire revivre. Sélectionné pour son approche sensible des sites
patrimoniaux, déjà remarquée dans les projets de réhabilitation de l’INSAP, l’architecte a imaginé une
intervention profondément ancrée dans le génie du lieu. Sa vision marie patrimoine, symboles locaux et
gestes contemporains dans un respect total du contexte désertique et historique.
Initiée par les élèves de l’Université Internationale de Rabat (UIR), sous la direction de Madame Imane
Bennani, titulaire d’une chaire UNESCO, cette ambitieuse opération a été confiée à AAZ pour sa capacité à
allier intelligence architecturale et mémoire historique.

Le projet se déploie en deux phases majeures :
Phase 1 : La couverture du site archéologique
Lancée officiellement le 30 juin 2025 pour une durée prévisionnelle de 10 mois, cette première phase
consiste en la réalisation d’une couverture iconique de 7 000 m², pensée comme un dialogue entre
architecture et paysage. Inspirée des dunes mouvantes d’Erfoud et des formes souples des tentes
bédouines, elle s’élève au-dessus des vestiges comme un geste de protection et d’évocation poétique.
Sa structure porteuse, inspirée des palmiers des oasis — symboles de vie et de résilience — abritera entre
autres une salle de prière, possiblement à l’emplacement de l’une des premières mosquées de la cité. Ce geste architectural fort, à la fois discret et emblématique, a été confié à l’entreprise JET Contractor, pour un
montant global de 170 millions de dirhams TTC.

Phase 2 : Le musée introductif de Sejilmassa
En cours de conception au sein du cabinet AAZ, cette seconde étape prévoit la création d’un musée à 800
mètres du site, destiné à introduire les visiteurs à l’histoire de Sejilmassa.
Pensé comme un parcours immersif, il racontera la grandeur urbaine, culturelle et spirituelle de la cité. Une
exposition permanente évoquera notamment les origines de la dynastie alaouite, née à Sejilmassa, dans une
scénographie accessible, contemporaine et ancrée dans la mémoire collective.
L’écriture architecturale du musée s’inspire des éléments vernaculaires du Qsar Fayda : esplanade d’entrée,
passages en chicane, axe végétalisé, volumétries fragmentées, dans une composition contemporaine,
sobre, et sans pastiche.

Un repère culturel et architectural pour le sud marocain
Inscrit dans le circuit des oasis entre Merzouga et Errachidia, ce double projet se veut à la fois lieu de
mémoire, outil pédagogique et repère architectural durable. Il reflète la volonté partagée de faire revivre un
patrimoine enfoui, en le valorisant à travers une architecture audacieuse, respectueuse, et profondément
contextualisée.

Grâce à la vision de l’architecte Merouane Oussama Zouaoui, le projet affirme que l’architecture peut non
seulement protéger les ruines, mais aussi réactiver les récits, réancrer les identités, et inspirer les
générations futures.



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