Maroc

Services de propreté : les marges des délégataires, plus que jamais sous pression !

Traiter le volume de déchets en croissance rapide de nos villes est crucial pour préserver l’environnement, minimiser les dommages infligés à nos écosystèmes fragiles et à la qualité de l’air. Face à la montée du prix des carburants, la question est de savoir jusqu’où les prestataires de services de propriété vont tenir.

La montée du prix des carburants pourrait nous faire dormir dans les immondices, si la situation empire ! En effet, la hausse du prix des carburants fait grincer des dents chez les délégataires de service public de collecte, transport et traitement des déchets ménagers et assimilés. Selon un opérateur contacté par Les Inspirations Éco, «les marges bénéficiaires sont sous pression du fait que l’impact de la hausse des carburants est directement supportée par les charges d’exploitation».

Pour l’heure, leurs activités ne sont pas paralysées. Mais jusqu’à quand ? En effet, à l’instar de leurs confrères adjudicataires de marchés publics, tous ont fait des offres de prestations de service public sur la base d’un prix du litre de carburant beaucoup plus bas. A titre de rappel, le sans-plomb est autour de 16,80 DH/l depuis le 1er juin, et le prix moyen du gasoil autour de 14,15 DH/l.

Or, cette activité très sensible est basée sur des moyens humains et matériels, deux piliers sans lesquels les opérateurs exerçant dans ce secteur ne sauraient assurer efficacement leurs prestations. Et cela ne fait pas l’ombre d’un doute que traiter le volume de déchets, en croissance rapide dans nos villes, est crucial pour préserver l’environnement, minimiser les dommages infligés à nos écosystèmes fragiles et à la qualité de l’air.

Devant cette situation, la question est de savoir jusqu’où les prestataires de services de propriété vont tenir face à la hausse du prix des carburants ? Surtout qu’«à date d’aujourd’hui, tous les nouveaux contrats de délégation de service public de collecte, transport et traitement des déchets ménagers et assimilés ne prévoient pas une révision des prix», explique notre source.

Tous ne sont pas logés à la même enseigne
Dans ce contexte particulier marqué par la pression inflationniste, tous les délégataires ne sont pas logés à la même enseigne. A l’exemple d’Averda, délégataire de services de propriété de la métropole casablancaise, qui vient de bénéficier d’un important soutien de l’IFC.

En effet, le 26 mai dernier, l’IFC, filiale de la Banque mondiale, et Averda International ont signé un accord historique pour soutenir la gestion des déchets au Moyen-Orient et en Afrique. L’IFC a accordé un prêt de 30 millions de dollars pour renforcer la résilience de l’entreprise, basée aux Émirats Arabes Unis, après la pandémie et lui permettre de poursuivre sa croissance prévue à Oman, au Maroc et en Afrique du Sud.

Soulignons que le financement d’Averda n’aborde pas le sujet du carburant. Toutefois, selon l’institution financière, l’accord historique contribue à apporter des solutions innovantes en matière de déchets aux marchés émergents des deux régions. Soulignons que l’investissement s’aligne sur le Plan d’action sur le changement climatique du Groupe de la Banque mondiale de 2021-2025, qui vise à stimuler le financement climatique des pays en développement, et sur l’engagement de l’IFC à soutenir les investissements transfrontaliers.

Comme pour enfoncer davantage les délégataires, la production de déchets devrait doubler !
Selon un rapport de la Banque mondiale, la production de déchets devrait doubler en Afrique du Nord. Le Rapport «Wath a Waste 2.0», qui dresse un aperçu mondial de la gestion des déchets solides à l’horizon 2050, s’attend à ce que les déchets mondiaux atteignent 3,40 milliards de tonnes d’ici 2050.

Partant sur la base qu’il existe généralement une corrélation positive entre la production de déchets et le niveau de revenu, la production quotidienne de déchets par habitant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire devrait augmenter d’environ 40% ou plus d’ici à 2050, lorsque celle des pays à revenu élevé devrait progresser de 19% seulement d’ici à cet horizon.

Ce qui étaye le constat que la production de déchets augmente généralement plus rapidement dans les pays à faibles revenus que dans les pays à revenus élevés.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO



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