Union e buropéenne : marge de manoeuvre serrée pour la BCE
Compliquée, la tâche de la Banque centrale européenne (BCE), qui doit absolument contenir les désastreuses répercussions de la guerre en Ukraine sur la conjoncture ! De l’avis même de Fabio Panetta, membre du directoire de l’institution européenne, la crise ukraino-russe fait que l’économie en zone euro «stagne de facto». Le responsable, qui s’exprimait dans une interview au quotidien La Stampa, a indiqué que «la croissance du PIB a ralenti en Espagne, s’est arrêtée en France et s’est contractée en Italie».
En même temps, en «Allemagne, la dynamique de croissance est basse et s’affaiblit depuis fin février, le moment où tout a basculé», a-t-il souligné. L’activité ralentit pendant que l’inflation a atteint, elle, un niveau historique de 7,4% en mars, bien au-dessus de l’objectif de 2% visé par la BCE à moyen terme.
Cela devrait pousser l’institution à relever ses taux, à l’image de ce qu’ont déjà commencé à faire ses grandes homologues. La Fed américaine s’est même montrée plus agressive que prévu mercredi, en annonçant une hausse de ses taux directeurs d’un demi-point de pourcentage, la plus forte augmentation depuis 2000.
Ce contexte de croissance molle et de poussée des prix «complique les choix» des gardiens de l’euro, car «un resserrement monétaire visant à contenir l’inflation finirait par freiner une croissance déjà affaiblie», a affirmé Panetta.
La BCE envisage à présent de cesser au cours du troisième trimestre ses rachats nets d’actifs avant de sortir de l’ère des taux négatifs, qui ont été ses principaux soutiens de l’économie depuis 2014. «Nous devons attendre les chiffres du deuxième trimestre pour avoir une image claire» avant d’agir, nuance Panetta.
Sami Nemli Avec AFP / Les Inspirations ÉCO