Maroc

Agadir Oufella : la SDR relance le marché d’exploitation et de gestion

La Société de développement touristique Souss-Massa a relancé le marché de l’étude afférente à la réalisation de la stratégie d’exploitation, de gestion et de valorisation touristique de ce site historique classé monument historique par deux Dahirs.

Après la déclaration de l’infructuosité de l’appel d’offres ouvert n°24/2021 afférent à la réalisation de la stratégie d’exploitation, de gestion et de valorisation touristique du site historique d’Agadir Oufella, la Société de développement touristique Souss-Massa a relancé ce marché. Pour rappel, l’ouverture des plis a été prévue à partir du 24 janvier 2022 avant qu’elle ne soit décalée au 8 février 2022 dans le cadre de la relance du nouvel appel d’offres (n°03/2022). A l’instar de l’ancien marché, la réalisation de cette étude nécessitera 1,2 MDH afin de répondre à la question de la gestion et d’exploitation de ce monument porteur d’histoire collective de la ville où les travaux de mise en valeur se poursuivent, notamment la réhabilitation de l’ensemble du site et ses abords dans le cadre du Programme de développement urbain d’Agadir.

L’étude sera menée dans un délai global maximal de six mois avec un délai supplémentaire d’accompagnement. Elle s’articulera autour de cinq phases, notamment la définition du positionnement général du site d’Agadir Oufella en plus de procéder à un montage juridique, institutionnel et financier de l’exploitation de ce site avec le développement d’au moins deux modes de gestion les plus pertinents et la mise en œuvre d’un plan d’action d’exploitation de la Kasbah. Cela passera, entre autres, par la mise en place de la structure juridique de gestion du site ainsi que les orientations de la programmation d’animation et les plans d’action de commercialisation, de marketing et de communication. Quant aux deux dernières phases, elles porteront sur l’appel à concurrence pour la délégation de gestion, y compris les modèles de conventions afférentes aux différentes composantes de la Kasbah et l’accompagnement du futur gestionnaire durant une période de transition d’une année.

La reconstruction à l’identique d’avant 1960
Articulé autour de quatre composantes, le programme porte sur la restauration des remparts et l’entrée principale de cette forteresse à travers une opération de restitution et réhabilitation. Ces remparts seront entièrement redessinés en un ensemble de près de 1100 ml de patrimoine restitué, incluant les borjs, les chemins de ronde et autres édicules de la forteresse. Aussi, une porte de sortie sera aménagée au niveau de la muraille Est. En ce qui concerne la restitution de l’entrée principale, il a été convenu de recourir à un rappel de l’entrée couverte à l’origine. Pour rappel, la mise en patrimoine a été basée sur un protocole scientifique multidisciplinaire (archéologues, historiens, anthropologues, architectes et ingénieurs).

Il a reposé sur le principe de restitution, c’est-à-dire la reconstruction à l’identique d’avant 1960 des lieux emblématiques du site. Déjà, une collaboration étroite entre des archéologues marocains et espagnols a abouti à plusieurs trouvailles suite aux fouilles menées in situ. La plus importante demeure la découverte de l’ancien portail principal de la Kasbah. S’agissant de la seconde composante liée aux intra-muros, elle permettra d’installer un platelage de visite étalé sur 4.200 m² environ selon un parcours qui reprendra le tracé des anciennes ruelles de la citadelle au début du 20e siècle. Afin de permettre à la fois une appropriation du site historique et rendre hommage aux victimes du séisme, un réseau surélevé de passerelles en bois sera mis en place pour parcourir les lieux sans fouler le sol.

Parmi les parties de cette seconde composante figure aussi le mémorial œcuménique sur 1.000 m². Il sera placé entre les trois tombeaux historiques de la citadelle et accueillera le public, à la fin du parcours, après un couloir du souvenir évocateur des victimes. Un miroir symboliquement brisé prendra place au cœur de l’amphithéâtre de recueillement. Il évoquera le séisme de 1960. L’ensemble s’achèvera par un couloir du souvenir orné d’un mur de témoignages multilingues.

Une plateforme de services en jonction avec le téléphérique
Pour la composante extra muros, le projet prévoit un semi-enfouissement de tous les services dans un espace appelé «plateforme de services» en haut sur une surface de près de 6.000 m² dont environ 800 m² destinés au bâti. L’objectif est de permettre l’émergence de la forteresse blanche tout en haut de la colline. Cet espace bâti abritera deux cafés de standings différents en terrasses, la billetterie, l’information touristique, le poste de police, l’infirmerie, le local de surveillance vidéo, ainsi que les sanitaires. Le tout en jonction avec l’espace dédié à la station du téléphérique en cours de réalisation et à ses accès. Pour la plateforme de service du bas (environ 220 m² de bâti), elle accueillera les visiteurs et les réoriente convenablement avec un plan de circulation. En ce qui concerne la zone environnante à la Kasbah, elle est couverte d’une végétation naturelle composée d’une multitude d’espèces, en majorité endémiques dont notamment l’arganier. S’agissant de la dernière composante, elle concerne les stations du téléphérique. Les deux stations d’arrivée et de départ contribueront à la découverte du site. Pour rappel, le projet téléphérique est conçu et sera mis en œuvre par un investisseur privé. Il desservira le site de la Kasbah d’Agadir Oufella (depuis la ville jusqu’à la 1ère station) et également un projet d’animation touristique (à partir d’une 2e station sise également à Agadir Oufella).

Colline d’Agadir Oufella : mise à niveau de l’emblème national
La Kasbah d’Agadir Oufella est le site patrimonial le plus emblématique d’Agadir. Il est classé monument historique par deux Dahirs, celui du 30 juillet 1932 et celui du 23 mars 1944. Sa structure urbaine et ses murailles ont été endommagées par des séismes au 18ème siècle et plus fortement par celui de 1960. Elle témoigne de la période faste de la dynastie saâdienne, mais aussi de toutes les communautés qui l’ont habitée jusqu’à 1960. Elle est aujourd’hui un lieu de convergence de la mémoire locale. La réhabilitation de la Kasbah d’Agadir Oufella est une composante majeure dans le rehaussement du patrimoine culturel de la région. Ce projet entre également dans le cadre de la mise en œuvre du PDU d’Agadir dont la convention cadre a été signée, le 4 février 2020, sous la présidence de SM Mohammed VI. Outre la mise en valeur du site historique, l’emblème national portant l’inscription en arabe : Dieu, la Patrie, le Roi, sur la colline d’Agadir Oufella (Agadir Ighir), sera mis en oeuvre par la SDL Aménagement dans un souci de protection et de valorisation du patrimoine de la ville. Ce projet porte sur le renforcement de l’attractivité de cet emblème à travers son relifting et l’installation d’un nouveau système d’éclairage. Selon la SDR tourisme, cette opération se fait dans le respect des protocoles internationaux des interventions patrimoniales post-catastrophes, afin d’ouvrir le site à la visite et au recueillement.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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