Maroc

Transport routier : le renouvellement du parc toujours à la peine

Après l’expiration du délai de réception des demandes de renouvellement du parc, le bilan de cette opération reste en deça des attentes.

Le programme de renouvellement du parc des véhicules de transport routier, qui a démarré en févier 2019, n’arrive toujours pas à fédérer les professionnels. Ce constat découle du dernier appel émis par le département de tutelle, exhortant les professionnels à compléter leurs dossiers auprès du service provincial qui détient le registre spécial de la profession sur lequel l’entreprise est inscrite.

«En dépit des efforts déployés pour assurer le versement des primes jusqu’en 2019, une absence de réactivité, par rapport au dépôt de plusieurs documents, a été constatée», indique le département du transport.

Il s’agit, principalement, de l’absence de plusieurs attestations exigées des professionnels, essentiellement la copie de l’immatriculation du véhicule, acquis par les professionnels ayant bénéficié de la prime à la casse, ainsi que la copie originale de l’immatriculation du véhicule à réformer. Pour sortir de cette situation, le département de tutelle a lancé un énième appel, incitant les professionnels concernés à respecter les exigences réglementaires, en vue de bénéficier des avantages conférés par le programme de renouvellement du parc. À noter que le dispositif englobe, notamment, les primes à la casse des véhicules affectés au transport public en commun des voyageurs, tant en milieu urbain que rural. Le programme vise aussi à accorder des primes de renouvellement des véhicules de transport routier des marchandises pour compte d’autrui, ainsi que des primes de renouvellement des camions de transport de marchandises d’une capacité supérieure ou égale à 3,5 tonnes. L’État a, par ailleurs, prévu également des primes de renouvellement destinées aux catégories affectées à l’enseignement de la conduite.

Le souci de la continuité
La poursuite du processus de renouvellement du parc de véhicules constitue une préoccupation majeure pour le département de tutelle, durant cette étape. Il faut dire que le dernier bilan, établi au titre de l’année 2021, fait ressortir des indicateurs qui attestent de la continuité des projets de renouvellement du parc ainsi que la nécessité d’améliorer les conditions d’exercice des 1.677 entreprises du transport routier, recensées à ce jour. Outre la création d’un registre spécial pour les véhicules de transport routier, la feuille de route de l’Éxécutif se base sur la restructuration des transporteurs et le renforcement du contrôle. Toujours est-il que le rallongement du délai, au 31 juillet dernier, devrait permettre de maximiser les chances d’aboutissement de cette initiative. Les dernière statistiques indiquent, de leur côté, que le coût financier des dossiers s’est élevé à 250 MDH durant la phase de démarrage, alors que le nombre de dossiers, relatifs au renouvellement du parc des camions et des autocars, s’établit à 700, dont 520 pour la seule ville de Casablanca.

Un programme incitatif lancé

Le chantier de renouvellement du parc de véhicules devra demeurer prioritaire pour les partenaires sociaux, engagés actuellement dans l’élaboration d’une nouvelle version du contrat programme pour les différents segments du transport routier. L’impact de la crise sanitaire sur le secteur a, quant à elle, pesé lourdement sur la continuité de l’opération de renouvellement, notamment en raison de la reprise difficile pour le segment du transport des voyageurs qui devra cohabiter avec les mesures restrictives nouvellement décrétées. À noter que, dans le cadre du nouveau dispositif incitatif, le ministère et la NARSA ont adopté une procédure simplifiée pour l’examen des dossiers déposés depuis 2019.

Cette procédure a été généralisée aux services territoriaux en vue de son application. Trois catégories de professionnels sont concernées. Il s’agit, d’abord, de ceux dont les dossiers sont déjà complets et qui, de ce fait, pourront passer à l’étape de l’engagement des dépenses. Ensuite, l’État accélérera la procédure de traitement des dossiers toujours incomplets, en attendant que les professionnels concernés puissent en combler les lacunes. La 3e catégorie concerne les dossiers toujours en cours d’examen. Il faut dire que les services concernés projettent d’entamer la procédure de paiement des primes durant cette année 2021, à charge pour «les professionnels du transport, ayant des dossiers de renouvellement de parc en cours, de renouer contact avec les services territoriaux du ministère, dans les plus brefs délais», est-il indiqué. Tous les dossiers incomplets, au 31 juillet, seront annulés par l’Agence nationale de la sécurité routière qui, faut-il le rappeler, a mobilisé pour ce programme, au titre de l’année 2020, une enveloppe de 153 MDH.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO



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